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jeudi 26 mai 2011

Pause-Voyage

BLOG EN PAUSE POUR RAISON DE VOYAGE AÉRIEN.
VEUILLEZ EXCUSEZ CETTE INTERRUPTION SOMME TOUTE PEU INTÉRESSANTE DANS NOS PROGRAMMES.
RETOUR À L'ANTENNE DANS LE COURANT DE LA PREMIÈRE SEMAINE DE JUIN 2011.


Robert CHARLEBOIS (1944- ), "Je reviendrai à Montréal" (1976), même si en l’occurrence c'est plutôt à Québec fin Août 2011 !
 
 

Université François de MONTMORENCY-LAVAL de Québec, année universitaire 2010-2011 (final)

Pour ceux qui se posent la question du pourquoi du comment de mon année au Québec, voici un éclairage écologique de 500 Watts, qu'on ne vienne pas dire après que je ne suis pas une lumière alors que les résultats que je vais vous présenter sont assez brillants !


Tout a commencé par un bel après-midi d'Octobre 2008. Souvenez-vous, je n'étais alors qu'un jeune étudiant, fier de son Baccalauréat Scientifique mention Assez-Bien durement acquis, en première année de Licence d'Histoire-Archéologie, qui se relevait doucement de deux années difficiles sur le plan physique et moral, vivant dans sa petite chambre Rue du Cygne à Tours. J'avais alors reçu par erreur un mail d'information pour des études à l'étranger, et plus précisément au Québec, par erreur parce que ce mail n'était envoyé qu'aux étudiants de deuxième année minimum. J'allais à la réunion en toute ignorance de cause, notant ça et là quelques idées qui se gravèrent profondément dans mon esprit. Mais on ne peut profiter de l'échange qu'au bout de deux ans minimum à l'Université François RABELAIS de Tours, je pris donc mon mal en patience, et une fois ma L1 (brillamment réussie, deuxième de promo, n'est-ce pas mon cher Tony B.) en poche et ma L2 commencée je guettais avidement les affiches pour la réunion d'information 2009.


J'arrêtais alors mon projet, et préparais psychologiquement ma famille et mon chat. Tant qu'à faire et confiant dans des résultats universitaires que trois ans de Lycée René DESCARTES de Tours avaient pour un temps relégués en heureux souvenirs collégiens, je tentais le must : l'Université François de MONTMORENCY-LAVAL de Québec. Le must francophone sous-entend, mon anglais ayant été passablement sinistré par mes deux premières années dans les études supérieures, merci le Département d'Histoire... Le quatrième semestre (2010) se passa, aux aguets, à l'affût de la moindre information concernant l'avancement de mon dossier. Enfin, fin Mai 2010, ma L2 décrochée aisément, je recevais une lettre du Québec. L'aventure commençait.


Je passerai sur les différentes péripéties des préparatifs :

_l'efficacité de l'administration de l'Université Laval.

_l'efficacité de l'administration Canadienne.

_l'efficacité du Service des Relations Internationales de l'Université François RABELAIS de Tours, qui s'est occupé de tous les préliminaires.

_la lenteur de l'administration Française.

_l'incompétence quasi-volontaire de la Poste et de sa banque, pour ne pas la nommer, qui a mis près d'un mois et demi pour daigner, sous menace de fermeture des comptes de la famille, signer un papier justifiant que mon père avait les moyens de me soutenir financièrement. Qu'est-ce que ça aurait été s'il avait fallu retirer de l'argent ?!

_la colonie de vacances dans les Alpes avec le C.E. M.B.D.A-France de Bourges, en tant qu'animateur et surveillant de baignade, histoire de déstresser un peu...

_l'achat du billet d'avion = décider de la date du grand départ.

_le déménagement à préparer puisque la maison de mon enfance va être vendue, quelques centaines (voire plus) de bouquins à trier et à mettre dans des cartons que Galaxie sait quand je les ouvrirai de nouveau... ça prend du temps. Sans compter tout ce que je n'ai pas eu le temps de ranger.

_faire mes adieux aux copains : après-midi à discuter avec mon cher vieil ami homonyme, tout en jouant aux jeux video, et les jeux de société avec les amis du lycée (merci encore d'être passés la veille du grand départ !).

_la valise à faire et qu'il a fallu se mettre à trois dessus plus le chat pour réussir à la fermer, n'allez pas croire que je vais passer un an au Québec avec seulement mon ordinateur et une brosse à dents. Il fallait aussi que je prenne ma game-boy. D'autres choses nécessaires s'imposaient.

Enfin, on y était : la grande aventure commençait, voir page 2 pour ceux qui auraient raté le début.





Les pages précédentes de ce chef-d'œuvre (à paraître bientôt chez Fayard dans le cadre de mon autobiographie dédicacée : "Moi, ma vie, mon œuvre, ma modestie") qu'on appelle vulgairement un blog sont plutôt dédiées à l'aspect aventurier, découverte, intimiste de cette année de toutes les nouveautés pour le jeune adulte que je suis. Cet article s'attache maintenant au côté purement scolaire de la chose. Je tiens à préciser qu'à ma connaissance, je suis le plus jeune de ma promotion, même pas vingt ans au compteur. Ca n'a pas vraiment d'importance, juste histoire de flatter un peu mon ego (une fois n'est pas coutume, n'est-ce pas ? Une dernière chose, que je vous explique le barème de notation, en pourcentage de réussite. Il y a une légère variation d'appréciation suivant les professeurs.

A : Excellent, 85%-100% (A+, A ou A- défini selon les professeurs)

B : Très bon/Bon, 75-85% (B+, B ou B- défini par les professeurs)

C : Correct/Moyen, 65%-75% (C+, C ou C- défini par les professeurs)

D : Passable, 60%-65% (D ou D- défini par les professeurs, certains descendant jusqu'à 50%).

E : Échec, en-dessous de 60% (la moyenne), donc recalé.

F : Infraction, recalé automatiquement plus sanctions.

La moyenne est donc aux environs de 60%... Autre chose, tous les exposés à rendre en même temps que les examens finaux... Ca met de l'ambiance et ça fait chuter les notes. On appelle ça le "Rush de fin de session".


Session d'Automne 2010 (Me.01/09/2010-J.23/12/2010).

_Découvrir le Québec, un nouveau milieu de vie. Cours multidisciplinaire réservé aux étudiants étrangers histoire de leur expliquer dans quel pays de sauvages ils débarquent.

-Examen de mi-session : 16,80/20

-Travail long : 31,67/50, un peu foiré, je l'avoue...

-Examen final : 19,25/30, bien content d'être dans le petit tiers qui a eu la moyenne, difficulté surdimensionnée au vu de l'importance compréhensible accordée à la matière par les étudiants. Conseil à mes amis les professeurs, revoyez ça car si la rumeur se répand que c'est un cours difficile, ça vous fera un trou dans votre emploi du temps...

-TOTAL : 67,72% = C- = 13,54/20

_Analyse Critique des Sources. Bien utile pour se remémorer comment on critique un document et qu'on fouille sur la Toile et dans les archives.

-Examen : 26,40/30 (A)

-Recherche sur le Web : 15,45/20 (B-)

-Préparation aux Archives : 11,50/12 (A+)

-Rapport d'Archives : 33,05/38 (A-)

-TOTAL : 86,40% = A- = 17,28/20

_Question d'Histoire Médiévale II : les Croisades. Intéressant cours sur les Croisades et les idéaux associés.

-Examen de mi-session : 96% (A+) "Excellent ! Mais il fallait bien que je vous enlève quelques points..." dixit le prof.

-Travail long : 75% (A-)

-Examen final : 87% (A) "Encore une fois : excellent !" Ben oui, mais j'ai perdu neuf points par rapport au contrôle d'avant, vexé...

-TOTAL : 86% = A = 17,20/20

_Histoire de la Nouvelle-France. Passionnant et totalement nouveau pour moi ! J'ai d'ailleurs comme projet de... Mais voyons la suite.

-Examen de mi-session : 29,4/35 (A-/A)

-Travail long : 16,5/20 (A-)

-Examen final : 35,95/45 (B+)

-TOTAL : 81,85% = A- = 16,37/20

_Séminaire d'Histoire des Amériques III : Âges de la vie et constructions sociales, XIXème-XXème siècles. Peut-être un peu trop ambitieux pour moi...

-Travail préparatoire : 6,5/10

-Travail : 26,5/40

-Note d'oral et de participation : inconnue mais estimée par mes soins aux environs de 35-40/50, immérité selon moi au vu de mes interventions trop maigres à mon goût.

-TOTAL : environ 65-70% = C+

_TOTAL : 3,07/4,33 = 14,18/20







Session d'Hiver 2011 (L.10/01/2011-V.29/04/2011).

En cours...

_Environnements Naturels. Géographie, utile si je veux me lancer dans l'enseignement, et coupure appréciable des sciences humaines pour un retour aux sciences naturelles.

- 15,2/20 (B) à l'examen de mi-session.

-18,75/20 (A+) au test de lecture.

-13,6/20 (C) à l'examen final.

-TOTAL : 79,25% = B = 15,85/20

_Histoire de l'Histoire. Avec le même professeur que l'Histoire de la Nouvelle-France.

-23,95/30 (B+) à l'examen de mi-session.

-27/40 (C) au travail long, où comment se foirer dans la matière de son futur directeur de recherche en deux leçons...

-26,75/30 (A) à l'examen final.

-TOTAL : 77,70% = B = 15,54/20

_Introduction à l'Histoire de l'Asie de l'Est. Dépaysant et très intéressant.

-17,4/20 (A-) au projet de travail.

-39/50 (B-) au travail long.

-27/30 (A) à l'examen final.

-TOTAL : 83,40% = B+ = 16,68/20

_Le Monde Romain. Passionnant, tant par le contenu que par la pédagogie. Mention spéciale à Mme. Martine DUMAIS, très grande professeur.

-19,3/20 (A+) au travail long de mi-session.
-19,1/20 (A+) au travail long de la seconde mi-session.
-19,2/20 (A+) de moyenne pour le travail long.
-29,3/38 (B) à l'examen de mi-session.
-37,95/42 (A) à l'examen final.
-TOTAL : 86,45% = A- = 17,29/20

_Europe des Lumières. A débattre... Cours qui s'est vite transformé en séminaire, avec des pages et des pages à lire pour chaque séance, mais qui m'a ramené sur les sentiers perdus de la Philosophie, a profondément changé ma manière de considérer la pensée et a aiguisé mon esprit de réflexion personnelle.

-86% (A-) = 17,2/20 au travail de séance.

-81% (B+) = 16,/20 à l'examen de mi-session.

-86% (A-) = 17,2/20 à l'examen-maison final.

-TOTAL : 84,33% = A- = 16,87/20

_TOTAL : 3.33/4.33 = 15,38/20



Note : Il doit y avoir des coefficients sur les matières, car vous remarquerez que la moyenne des moyennes est plus élevée que celle qui m'est attribuée en note finale, que ce soit au premier ou au second semestre...



Licence L3 d'Histoire (2010-2011) : 3,20/4,33 = 14,78/20, pas mal, je suis fier de moi !


Et comme je me plais au Québec, j'y reste pour deux ans de plus. J'y fais une maîtrise d'Histoire avec mémoire sur la Nouvelle-France : le Chemin du Roy et les routes sous le Régime français.

 

26 Mai 1871 : Semaine Sanglante


Les Versaillais lancent une furieuse attaque sur les pont de la Seine, qui sont enlevés, provoquant la chute du XIIème Arrondissement. Les Communards ne peuvent ni se réorganiser ni fuir car la Ligne a lancé une opération simultané qui bouscule toutes les barricades du Faubourg Saint-Antoine qui est l'artère principale du XIème Arrondissement, et qui fait jonction avec les Lignards avançant dans le XIIème Arrondissement. Les défenseurs Communards du XIème Arrondissement sont encerclés, la moitié est exécutée sur place, les autres sont emmenés au Panthéon. Mais voilà : il y a tellement de prisonniers que le Panthéon est engorgé. "Qu'à cela ne tienne, il n'y a qu'à faire de la place !" dit le général-marquis Gaston Alexandre Auguste de GALLIFET, Prince de Martigues (1830-1909), qui fait donc passer par les armes au moins deux mille hommes, méritant ainsi son surnom de "Gallifet aux talons rouges" et se forgeant une réputation d'assassin qu'il ne démentira jamais et dont il se montrera même fier.

Gaston de Gallifet

La Commune ne tient plus guère que le XXème Arrondissement, le Quartier Belleville, qui est abondamment bombardé à boulet rouge et incendié par l'artillerie versaillaise. Les Communards tiennent toujours, ayant transformé le boulevard de Belleville et les rues suivantes en véritables forteresses barricadées. En revanche, leur flanc sud est fragile, mais la nuit leur fait gagner un répit d'une journée. Les Communards répondent aux exactions des Versaillais. Cinquante-deux otages (prêtres, soldats prisonniers et "mouchards") sont fusillés par la Garde Nationale au 85 Rue Haxo. La foule n'est pas en reste, et une chasse populaire aux bourgeois fait quelques centaines de morts dans les quartiers encore tenus par la Commune. Beaucoup de Communards tentent de quitter Paris en fuyant à travers le secteur allemand.

Rue Haxo

mercredi 25 mai 2011

Les ravages du cancer

J'ai eu l'an dernier un professeur d'Histoire Contemporaine à l'Université François RABELAIS de Tours, Jean-Marie MOINE, professeur atypique s'il en est. Son cours portait sur les mouvements ouvriers et populaires en Europe de 1871 à 1936, de la Commune de Paris au Front Populaire. Résolument anarchiste, et joueur d'orgue de barbarie ! Il nous a gratifié d'un concert à la fin de l'année, que j'ai en vidéo mais que je ne mettrais pas sur YouTube, question de droits d'auteur, les images lui appartiennent.

Il ressemblait alors à ceci, un faux air de Karl Heinrich MARX (1818-1883) avec sa belle barbe blanche et les cheveux (blancs également) en arrière. Avec sa chemise, son chapeau et son foulard rouge, il était vraiment dans son personnage.


Et voilà que Tony B. me fait parvenir un article de la Nouvelle République (journal local) qui parle d'une exposition pour les cent-quarante ans de la Commune de Paris. Et à cette exposition participe M. MOINE en tant qu'organiste. Je sais bien que la photo est de mauvaise qualité mais vous pouvez remarquer qu'il a perdu sa fringance et que sa belle chevelure blanche s'est pour le moins dégarnie...


Je le savais atteint d'un cancer, et je reconnais bien là les symptômes d'une chimiothérapie, pour avoir vu les mêmes sur ma mère il y a quelques années. Quelle saloperie ! C'est attristant de le voir comme ça, vraiment... Je croise les doigts pour qu'il s'en sorte, car je persiste à dire (malgré mes condisciples que son cours n'intéressait pas) que c'est un grand homme, avec des convictions, et héritier d'une tradition d'organiste qui se fait moribonde. Et cela devient rare des hommes comme cela. Courage, professeur !

25 Mai 1871 : Semaine Sanglante

Les Versaillais ralentissent un peu leurs assauts afin de réduire la Butte-aux-Cailles qui résiste toujours dans le XIVème Arrondissement. Ils y parviennent finalement en fin d'après-midi, Wroblewski parvient à s'échapper. La plupart des défenseurs sont fusillés, les autres conduits au Panthéon transformé en camp de prisonniers.


Parallèlement, la Ligne avance dans le XIIIème Arrondissement et repousse peu à peu les Communards rive droite de la Seine. Cela aura de fâcheuses conséquences pour les Communard du Fort de Bicêtre. Ce fort, situé dans le secteur allemand, est l'un des deux (avec le Fort de Vincennes) à être tombé aux mains de la Commune. La garnison y tient prisonnier les Dominicains du Couvent d'Arcueil et est relativement sereine, comptant sur le fait que les Allemands n'ont pas le droit d'intervenir dans la guerre civile. C'était mal connaître la détermination de Versailles. À 14h, six régiments allemands prennent le Fort de Bicêtre d'Assaut, obligeant la garnison communarde à un retrait précipité avec leurs prisonniers, qui (semblent-ils), se débattent en sentant leur libération prochaine. Ils sont alors massacrés sur place par les Gardes Nationaux qui se replient vers Paris... pour tomber nez-à-nez avec la Ligne de Versailles qui avance dans le XIIIème Arrondissement, les forçant à une douloureuse retraite sous les tirs ennemis jusqu'à l'autre rive de la Seine. La rive gauche du fleuve est alors sous le contrôle de Versailles.


Rive droite, les Lignards s'emparent du XIXème Arrondissement et lancent une chasse aux Communeux. Malheur à ceux qui ont de la poudre (ou quelque chose de semblable) sur les mains, une marque à l'épaule qui fait penser à un recul de fusil, ou des habits un peu sales laissant penser que c'est un pétroleur incendiaire. Les massacres se poursuivent toute la journée.

Pendant ce temps, l'avance versaillaise vers le XIème Arrondissement est contrariée par la barricade de la Place du Château d'Eau (aujourd'hui Place de la République) à l'embranchement du Xème et du XIème Arrondissements. Le Comité de Salut Public est dissout, son dernier ordre est de défendre la ville quartier par quartier, les officiers combattent alors comme de simples soldats, chacun pour soi. Dépité, le vieux Charles DELESCLUZE, ancien des Trois Glorieuses de Juillet 1830, de la Révolution française de 1848 est des mouvements ouvriers du XIXème siècle, révolutionnaire infatigable, grande figure du Socialisme et Délégué à la Guerre de la Commune de Paris, âgé alors de soixante-deux ans, revêt son plus beau costume noir, prend son haut-de-forme du dimanche, se ceint du foulard rouge, prend sa canne et marche vers la Place du Château d'Eau, désarmé. Il monte sur la barricade au plus fort du combat, et n'a pas à attendre la mort bien longtemps. il est frappé d'une balle en plein front. La barricade tombe et les Versaillais déferlent sur le XIème Arrondissement en début de soirée.


Interlude

Depuis le temps que je la cherchais cette vidéo ! J'ai fini par la trouver sur la chaîne YouTube de Patrick BOUTOT "SÉBASTIEN" (1953- ).

Dans l'émission "Les Années Bonheur" du 27 Décembre 2009, Marie-Paule BELLE (1946- ) et sa chanson "La Parisienne" (1976). Cette chanson est celle qui l'a fait entrer sous les feux des projecteurs, mais elle ne représente pas l’œuvre de cette grande dame de la chanson française et de cette grande pianiste, qui a des chansons beaucoup plus fines et des textes plus sérieux. Il faut donc y voir un phénomène de société et d'intérêt... bien français !

Et à ma mère qui a connu la vie parisienne, j'espère que tu n'en es pas rendue là !
 
 

Mes films de l'année 2010-2011

Bien sûr, j'en ai vu plus que ça. Mais je note ici ceux qui m'ont vraiment marqué. Je ne vais pas vous faire l'inventaire de tous les films de série Z que j'ai pu regarder pour me détendre, hein !

I "Le Salaire de la Peur" (1953).


Réalisé par Henri-Georges CLOUZOT (1907-1977), avec un jeune Ivo LIVI "Yves MONTAND" (1921-1991) plein de fougue et de fraîcheur.

Plusieurs Européens sans le sou se retrouvent coincés dans la misérable bourgade de Las Piedras, République Bolivarienne du Venezuela. Tous veulent rentrer chez eux, mais aucun ne le peut faute de moyens financiers. Leur "chance" se présente lorsque le puits de pétrole américain dans les montagnes prend feu. Pour l'éteindre, il faut souffler dessus, mais souffler fort. Il y a de la nitroglycérine à la base américaine de Las Piedras, reste à la transporter dans les montagnes. Deux camions, quatre chauffeurs, quatre-cents kilogrammes de nitroglycérine qui n'attendent qu'un choc pour exploser, et cinquante kilomètres à faire sur des routes caillouteuses et chaotiques à flanc de montagne...

Ca c'est un vrai chef-d'œuvre du cinéma. Grands acteurs, grand suspense et une charge impitoyable sur la folie et la misère des hommes. La dernière fois que je l'ai vu, j'avais 13 ou 14 ans. Et bon sang, ça fait du bien de le revoir !

II "Morse" (2008).


De Tomas ALFREDSON (1965- ), d'après le livre de John Ajvide LINDQVIST (1968- ) et qui a écrit le scénario. Avec les jeunes mais néanmoins excellents Kåre HEDEBRANT (1995- ) et Lina LEANDERSSON (1995- ).

Oskar, 12 ans, est un jeune pré-adolescent solitaire martyrisé par sa classe. Il rumine sa vengeance dans la cour de son immeuble et assiste à l'arrivée de ses voisins, dont une jeune fille, Eli, pâle et insensible au froid scandinave, avec qui il se lie d'amitié. Peu après, Stockholm est le théâtre de meurtres sauvages et sanglants. Oskar tombe peu à peu amoureux d'Eli, avec qui il communique en morse à travers le mur de sa chambre. Il comprend aussi qu'elle est un vampire, mais ne s'en formalise pas, au contraire...

J'ai découvert ce superbe film par hasard. Bon, il faut aimer le cinéma scandinave : la neige, la lenteur, et des histoires assez horribles et perverses. Le réalisateur a su mettre en valeur le contraste rouge/sang, noir/nuit et blanc/neige. Il place aussi ses lenteurs où il faut, de sorte qu'on admire et qu'on ne s'ennuie pas. Les gosses sont au diapason. Bref, un film génial et assez dérangeant, flirtant avec le masochisme et qui s'intéresse à la place particulière de l'assistant mortel du vampire. Un renouvellement du genre unanimement acclamé, à raison, par la critique et très récompensé. Un remake américain "Laisse-moi entrer" (2010) a immédiatement été tourné, qui ne démérite pas mais n'apporte rien de nouveau (je le sais, je l'ai vu aussi). J'ai franchement hâte de lire le livre original "Laisse-moi entrer" (2004), que j'ai fait acheter à mes parents.

III "Dracula" (1992).


Francis Ford COPPOLA (1939- ).

En 1462, le Comte Vlad III von DRACULA "l'Empaleur", Prince de Valachie (1431-1476), part repousser les Turcs Ottomans/Osmanli Impériaux de Transylvanie. À son retour, sa dulcinée s'est suicidée. Fou de rage, il insulte Dieu. En 1897, Jonathan HARKER se rend en Transylvanie afin de régler l'installation du Comte Dracula à Londres. Il se retrouve prisonnier tandis que le comte se rend à Londres, où il commence ses exactions et rencontre par hasard la bonne amie de HARKER, Wilhelmina "Mina" MURRAY qui ressemble à s'y méprendre à son ancienne promise. Mais Jonathan HARKER revient à Londres, prévient des amis de Mina qui se doutent du danger, et ils se lancent ensemble dans la chasse au vampire.

Seul un très grand cinéaste comme COPPOLA pouvait ainsi ajouter une touche d’érotisme et le sentiment amoureux du vampire pour enrichir et non appauvrir l’œuvre originale, qu'il suit par ailleurs à la lettre. À voir et à revoir.

IV "Niagara" (1953).


De Henry HATHAWAY (1898-1985), avec la sublime et séduisante Norma Jeane MORTENSON "Marilyn MONROE" (1926-1962), la très belle Jean PETERS (1926-2000) qui a tout de même été Miss Ohio 1946, l'excellent et très inquiétant Joseph Cheshire COTTEN (1905-1994), et les Chutes du Niagara !

Les époux CUTLER arrivent à Niagara Falls, dans un hôtel-bungalow. Mais les locataires précédents, les LOOMIS, sont encore là. Il s'avère que George LOOMIS est un homme perturbé tant par son expérience de la Guerre de Corée (1950-1953) que de l'amour sans retour qu'il porte à sa femme. Et bien sûr, Rose LOOMIS a un amant et cherche à se débarrasser de son époux. Bien malgré eux, les CUTLER vont être mêlés au jeu dangereux des époux LOOMIS.

Un thriller romantique ma foi fort sympathique, mais qui pour être encore plus superbe aurait mérité de s'appuyer un peu plus sur les courbes généreuses le grand jeu d'acteur de Marilyn MONROE ou même de Jean PETERS, et sur la beauté des Chutes du Niagara. Non qu'il n'y ait aucun plan là-dessus, mais pas assez, c'est tout... Je sais, je demande beaucoup... :D

V "Le Roi Lion" (1994).


Produit par les Studios Disney, sur des musiques du grand Hans Florian ZIMMER (1957- ) et des chansons du non moins grand Reginald Kenneth DWIGHT "sir Elton Hercules JOHN" (1947- ).

Le Roi Lion Mufasa règne sagement sur l'Afrique et sa faune. Son jeune frère Scar voit ses espoirs d'accéder un jour au pouvoir réduits à néant par la naissance du prince héritier Simba. Scar fait s'associe donc avec les hyènes pour faire assassiner Mufasa et pourchasser Simba, qui s'enfuit et grandit sous la protection du phacochère Pumba et du suricate Timon, avant de revenir revendiquer son trône.

Ben quoi ? On a plus le droit de garder son cœur d'enfant ? Maintenant que je comprends toute la portée des allusions et du message, je profite davantage de cet excellent film d'animation, qui reste pour moi le dernier grand Disney, et pour le coup l'un des meilleurs. Ce n'est pas pour rien qu'il a été nominé aux Oscars en 1995 pour sa musique. Et le doublage est de qualité, on retiendra la prestation de Jean PIAT (1924- ) dans la voix de Scar, acclamé même chez les anglophones. Du coup, j'ai regardé le 2 et le 3, de qualité inférieure mais qui se regardent tout de même.

VI "Nos jours heureux" (2006).


Réalisé par Olivier NAKACHE (1973- ) et Éric TOLÉDANO (1971- ), deux anciens directeurs de colonies de vacances ! Avec Jean-Paul ROUVE (1967- ) qui sous-joue malheureusement un peu (à mon goût), une Marilou BERRY (1983- ) radieuse et motivée, Omar SY (1978- ) qui nous offre une excellente et très crédible prestation, et Jean BENGUIGUI (1944- ) fidèle à lui-même et c'est comme ça qu'on l'aime ! Du côté marmot, on retrouve la figure familière du belge Jérémy DENISTY (1991- ) dans son rôle habituel de râleur arrogant à contre-courant qui lui va comme un gant, et une prestation pour le moins explosive du jeune et très talentueux Martin JOBERT (1995- ).

Une colonie de vacances parisienne en Vendée au début des années 1990. Les amours, les joies et les peines des très jeunes, des jeunes, des moins jeunes et des vieux. Le tout rythmé par les activités du séjour. Rassurez-vous chers parents, tout est exagéré, les pires et les meilleures situations se côtoient en un même séjour, ce qui est hautement improbable, et bien des choses ne se font plus (sous peine de prison, et après on dit que les animateurs de colo sont payés pour être en vacances...).

Une petite comédie sympathique, qui est mon "film de chevet" si j'ose dire. Étant moi-même animateur en colonies de vacances, je sais de quoi je parle. Comme dit plus haut, le film est à prendre au second degré, mais le cadre et l'ambiance sont vraiment très bien rendus, du fait des conditions de tournage qui s'est joué en situation réelle. Un bon moment de détente. Personnellement, je coupe avant la fin, car les dernières scènes sont poignantes de réalisme et me ramènent à mes coup de blues quand je rentre de colo, seul, avec pour seule compagnie les cris des gosses dans la tête pendant une semaine.

VII "La grande séduction" (2003).


De Jean-François POULIOT (1957- ), avec Raymond BOUCHARD (1945- ).

Sainte-Marie-la-Mauderne, petit village insulaire de la Basse-Côte-Nord de la Province Canadienne de Québec, est en proie au chômage et à l'exode rural depuis l'effondrement de la pêche dans les années 1990. L'installation d'une usine de tupperware pourrait revitaliser la commune. Si les habitants arrivent à tricher facilement sur leur nombre réel, il y a un point qu'ils ne peuvent remplir : il leur faut un médecin résident. Par un concours de circonstance, le docteur Christopher LEWIS débarque à Sainte-Marie-la-Mauderne. Le maire Germain LESAGE est décidé à tout faire pour qu'il reste, et pour qu'il reste il faut qu'il AIME Sainte-Marie-la-Mauderne, et pour qu'il l'aime, il faut le séduire par tous les moyens possibles. Mais que faire face à un fanatique de cricket et de jazz fusion qui a sa blonde à Montréal ?

Une comédie déjà culte du cinéma québécois. Franchement, on rigole bien, même si les thèmes soulevés sur la misère des villages de pêcheurs sont brûlants d'actualité. Quelques notions de Joual peuvent s'avérer nécessaires pour comprendre toute la subtilité de certaines répliques.

VIII "Les Parent" (2008- ).


Le quotidien d'une famille québécoise de la première couronne de Montréal.

Le genre de série à l'américaine qui passe pendant "KD2A", le programme jeunesse de France 2, et sur laquelle je zappe d'habitude sans états d'âme. Mais là, je suis tombé dessus par hasard et je n'ai pas pu décrocher tellement c'est comique et réaliste à la fois. J'affirme que cette série n'est pas étrangère à ma conversion progressive au Joual. J'ai d'ailleurs été soulagé d'apprendre que le doublage en Français Métropolitain avait été finalement abandonné au profit de la version originale en vue de sa diffusion en France.

J'ai surtout été frappé par la qualité du jeu des acteurs, rare dans les séries télévisées, d'autant que la mère de famille me disait quelque chose, et que le visage du grand-père ne m'était pas inconnu non plus. Et de fait, Jacques DAVIDTS (1959- ) n'a pas ramassé les premiers venus.
Nous avons la grande Anne DORVAL (1960- ) dans le rôle de la mère de famille, Natalie RIVARD. Elle a joué dans "J'ai tué ma mère" (2009) primé à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2009.
Nous avons aussi Daniel BRIÈRE (1963- ), dont le jeu théâtral au possible et pourtant très crédible donne toute sa force au personnage du père Louis-Paul PARENT, qu'on peut voir dans "Les invasions barbares" (2003).
Il y a aussi la grand-mère Madeleine RIVARD, jouée par Louise TURCOT (1944- ) qui est une grande voix du doublage québécois et qui a à son actif pas mal de séries. Et puis le grand-père Bernard RIVARD, joué par Marcel SABOURIN (1935- ) qui a une cinquantaine de films (dont un palmé à Cannes) à son actif en tant qu'acteur et scénariste.
Côté amis, Alexis MARTIN (1964- ) dans le rôle de Benoît "Ben" est un acteur, scénariste et animateur radio très polyvalent et présent au Québec. Marie-Chantale PERRON (1967- ), qui joue Marie, est une habituées des séries télévisées (et ça se voit, c'est elle qui, je trouve, joue le moins bien).
Chez les gosses aussi, ils ont trouvé du talent. Olivier "Oli" PARENT, le sportif espiègle et en difficulté scolaire, est joué avec talent et à contre-courant par Raphaël GRENIER-BENOÎT (1996- ), qui suit des études en théâtre. Dans le rôle du fils aîné Thomas PARENT, Joey SCARPELLINO (1994- ), qui est mannequin avant qu'acteur mais s'en sort bien, et est en passe de devenir le nouveau sex-symbol du Québec ! Et dans le rôle du petit dernier Zacharie "Zack" PARENT, le petit Louis-Philippe BEAUCHAMP (1999- ) avec toute la spontanéité de son enfance. Et même dans le rôle épisodique de Jessy, un ami d'Oli, on trouve Jean-Carl BOUCHER (1994- ), un habitué des plateaux des séries pour enfants et adolescents au Québec.
Donc, y'a du talent. Et ça remplace avantageusement "Un gars, une fille" (1999-2003), qui est (je le rappelle) une série d'origine québécoise.

mardi 24 mai 2011

"Bibliothèque de l'Université Laval" ou "Tentative désespérée pour convaincre Tony B. de venir au Québec"

La bibliothèque universitaire de l'Université Laval, qu'est-ce donc ? Cinq millions de livres et de périodiques, autant de microfilms, et quelques milliers de DVD et CD dans la médiathèque. Le tout réparti sur six étages. Ci-dessous, les rayons consacrés aux romans, au 3ème étage. Il y en a pour tous les goût et pour toutes les études : films, musiques, romans, ouvrages spécialisés, archives, ouvrages généraux, revues scientifiques et journaux périodique. Et je n'ai pas parlé des salons de lecture, des tables de travail et des cabinets particuliers, et même des salles de révision ! Et encore, il s'agit ici de la Bibliothèque des Sciences Humaines, il y a une Bibliothèque des Sciences dans un autre pavillon...



Alors, hein, franchement ? À côté, la Bibliothèque/Médiathèque des Rives d'Auron à Bourges, fut-elle inaugurée par François MITTERRAND (1916-1996) en 1994, fait figure d'étagère et de tour DVD. Non ?

Interlude

Un peu de douceur dans ce monde de brutes. Audrey Faith Perry McGRAW "Faith HILL" (1967- ), "There You'll Be" (2001), thème romantique du générique du film "Pearl Harbor" (2001).


Au Québec, il y a des grizzby ! (Comment ça, "c'est pas comme ça qu'on dit" ?!)

Jeu de mots foireux, je sais, merci, pas la peine de m'indiquer la sortie, je suis déjà dehors.

Encore une pièce de 25çCAD, cette fois-ci représentant cette chère Belle Province Canadienne de Québec (Non Jean-Seb, pas au revolver, non ! NOOOOON ! Pan ! Argh ! Bon, maintenant que je suis mort, je m'excuse mais le Québec n'est pas encore un pays souverain...) par le biais du Rocher Percé, au large de la Gaspésie, dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent, dans l'est du Québec.



Mes lectures de l'année 2010-2011

Un petit point culturel sur les livres que j'ai eu le loisir de lire durant mon année universitaire. Au demeurant, ils sont peu nombreux mais n'allez surtout pas croire que je ne suis pas un grand lecteur ! En effet, essayez de caser un peu de littérature au milieu de tous les livres et manuels d'Histoire que vous devez ingurgiter en troisième année de Licence... Mais j'ai quand même réussi à digérer quelques pavés.

I Stephen Edwin KING (1947- ).

J'étais tombé par hasard l'an dernier sur le film "The Shining" (1980) de Stanley KUBRICK (1928-1999), et du coup, j'avais envie de lire le livre, d'autant qu'au niveau de la littérature d'épouvante, j'avais arrêté ça au collège avec les "Chair de Poule" (1992-1997) de Robert Lawrence STINE (1943- ). Et j'ai bientôt compris pourquoi Stephen KING est considéré comme le maître de l'épouvante. Tant qu'à faire, je me suis procuré trois livres en un à la Bibliothèque de l'Université Laval, une édition de deux romans et d'un recueil de nouvelles publiée en 1989.


"Shining, l'Enfant-Lumière" (1977).

Jack TORRANCE, ancien professeur de littérature licencié pour alcoolisme, tente de remonter la pente en arrêtant de boire et en publiant une pièce de théâtre. Il emmène donc sa famille avec lui lorsqu'il décroche un poste de gardien d'hiver à l'Overlook Hostel, coupé du monde dans les hautes Montagnes Rocheuses de l’État Américain du Colorado. Son fils, Dany, dispose d'un don pour ressentir les émotions et les pensées des gens. Et l'hôtel maudit semble particulièrement intéressé par ce don...
Je connaissais déjà l'histoire, ça gâche un peu. Mais ça tient malgré tout sacrément en haleine. Le démarrage est lent mais tout s'assemble peu à peu, et les cent-cinquante dernières pages sont insoutenables de suspense.

"Salem" (1976).

Jerusalem's Lot, petite bourgade de l’État Américain du Maine est le théâtre d'étranges évènements suite à l'arrivée de deux mystérieux antiquaires dans la ville. La population des vivants devient bientôt inférieure à celle des vampires... Un écrivain du pays, une étudiante, un vieux professeur, un pasteur et un jeune adolescent vont tenter l'impossible pour sauver leur peau et tenter de mettre fin au carnage.
Une des meilleures histoires de vampires que j'ai jamais lu. Véritable pastiche de "Dracula", que ça m'a donné envie de lire.

"Danse Macabre" (1978).

Recueil de nouvelles, certaines amusantes, d'autres moins, d'autres dérangeantes, mais qui se lisent toutes avec un réel plaisir.
"Celui qui garde le Ver" (comme quoi, il n'y a pas que des vampires à Jerusalem's Lot) ; "Poste de nuit" (a inspiré le navet "La Créature du Cimetière" en 1990, déconseillé à ceux qui n'aime pas les rats et les endroits sombres) ; "Une sale grippe" (ou comment croire que vous pouvez survivre à l'extinction pandémique de l'humanité) ; "Comme une passerelle" (fallait bien quelques extra-terrestres dans l'histoire) ; "La Presseuse" (vous ne regarderez plus les blanchisseries comme avant) ; "Le Croque-Mitaine" (cruellement cocasse) ; "Matière grise" (ne serait pas déplacée dans la collection "Chair de Poule") ; "Petits soldats" (ils sont petits, méchants, et ils vous en veulent) ; "Poids lourds" (j'ai toujours dit que les camions étaient une plaie, mais blague à part, si un jour les machines se révoltaient ?) ; "Cours, Jimmy cours" (littéralement rattrapé par son passé) ; "Le Printemps des Baies" (fog, sex and blood) ; "La corniche" (du suspense et de la perversion) ; "La Pastorale" (là, on nage en plein délire) ; "Desintox, Inc." (si vous êtes en passe d'arrêter de fumer, ne lisez pas ceci, c'est franchement pervers) ; "L'Homme qu'il vous faut" (Ah ! L'Amour !...) ; "Les Enfants du Maïs" (un grand classique qui a donné lieu à une série au cinéma) ; "Le dernier barreau de l'échelle" (franchement dérangeant, pas macabre à proprement parler, ni même de suspense, juste une prise de conscience sur nos actes et nos relations, c'est une nouvelle à part dans l’œuvre de KING) ; "L'homme qui aimait les fleurs" (y'a de ces maniaques quand même...) ; "Un dernier pour la route" (retour à Jerusalem's Lot) ; "Chambre 312" (un récit touchant très actuel sur la question de l'euthanasie, là encore une œuvre à part).

II "Dracula" (1897), Abraham "Bram" STOKER (1847-1912).


Un vampire au cœur de Londres ! Ce que peuvent faire les hommes par amour, et où les plus fous ne sont pas toujours ceux que l'on croit... J'ai vraiment besoin de rappeler l'histoire ?
Un incontournable de la littérature d'épouvante, incroyablement documenté, et avec cette précision dans la description des lieux et des gens typique de la littérature anglaise de l'époque victorienne. Un grand roman (tant par la taille que par l'importance, d'ailleurs).

III "Le Cycle de Fondation" (1951-1992), Isaac ASIMOV (1920-1992).

Œuvre majeure de l'auteur, et considérée comme la meilleure épopée de science-fiction de tous les temps. Non pas qu'il y ait beaucoup d'action, mais il y a quelque chose dans le style d'ASIMOV qui fait qu'une fois qu'on prend un de ses livres, on a du mal à le lâcher avant la fin. Et comme c'était un docteur en physique, il y a un réalisme scientifique qui donne une touche franchement crédible à ses histoires. C'est mon très cher ami homonyme qui m'avait fait découvrir cela quand j'étais au lycée, mais je n'avais pas pu tout lire car avec le Baccalauréat, la santé et le travail... J'avais déjà lu "Les Dieux eux-mêmes" (1972) au collège, et même si les considérations métaphysiques m'ont alors échappé, j'ai dévoré ce roman. "Le Cycle de Fondation" m'a profondément marqué, tant par son style que par son message. Du fait de ma formation scientifique au lycée (et de mes amis scientifiques qui me tiennent au courant de leurs nouvelles connaissances) et de ma formation d'historien, je prends toute la mesure du sens de l’œuvre. Quant au style, moi qui écris des historiettes de temps à autre, je m'aperçois qu'à ma façon de raconter les évènements, j'emploie les mêmes moyens qu'ASIMOV, le talent en moins... Ce cycle est à mettre en corrélation avec "Le Grand Livre des Robots" (1950-1985), dont l'action précède celle du "Cycle de Fondation".


"Prélude à Fondation" (1988) : Les péripéties de Hari SELDON sur la Cité-Monde de Trantor, la Planète Blindée, afin de donner naissance à la Psychohistoire, science mathématique qui peut évaluer le futur à partir de données statistiques (là, je simplifie...). Et c'est là qu'il prend conscience que le puissant Empire Galactique est non seulement sur le déclin, mais à un stade de décadence déjà très avancé.

"L'aube de Fondation" (1992) : Hari SELDON est maintenant quelqu'un d'important dans l'Empire Galactique, et travaille à l'élaboration de la Psychohistoire. On assiste peu à peu à l'accélération de la décadence de l'Empire Galactique.


"Fondation" (1951), recueil de nouvelles : Hari SELDON prédit l'effondrement de l'Empire Galactique et un interrègne de chaos et d'anarchie de trente-mille ans. Il compte réduire cette période à mille ans en préservant les connaissances scientifiques pour éviter que les planètes sombrant dans la barbarie n'aient tout à redécouvrir. SELDON envoie un groupe de scientifiques sur la planète Terminus, à la périphérie de la Galaxie, pour créer une Fondation de l'Encyclopédie Galactique. Cette Fondation devra traverser plusieurs crises, internes ou externes, qu'elle devra résoudre pour survivre et s'imposer jusqu'à la fondation du Second Empire Galactique mille ans plus tard. Les crises sont prévues par le Plan de la Psychohistoire, et Terminus doit se tenir au plan. La petite Fondation finit par dominer ses puissants voisins qui se sont affranchis de la puissance impériale déclinante.


"Fondation et Empire" (1952), recueil de nouvelles : La Fondation s'étend dans la Périphérie Galactique, à tel point que le vieil Empire Galactique en prend ombrage et lance une attaque désespérée contre elle. Mais cette guerre est prévue par le Plan, au détriment de l'Empire. Mais il y a une chose que le Plan n'avait pas prévu. La Psychohistoire est une science statistique reposant sur la loi des grands nombres. Or, un mutant parvient contre toute probabilité à rassembler une armée et à jeter à bas la Fondation de Terminus et à s'emparer de son empire. Le dernier espoir de la Fondation, prévenir l'autre branche de la Fondation, celle située "à l'autre bout de la Galaxie", afin d'éviter qu'elle ne tombe à son tour.

"Seconde Fondation" (1953), recueil de nouvelles : La Seconde Fondation, prévenue de l'arrivée du mutant conquérant, s'oppose à lui. mais si la Fondation de Terminus est axée sur les connaissances technologiques, la Seconde Fondation est axée sur les forces mentales. Le combat en est donc d'autant plus subtil. Une fois la Fondation libérée, Terminus prend ombrage de la Seconde Fondation, craignant que par ses pouvoirs mentaux elle ne détienne l'exercice du pouvoir dans le Second Empire Galactique à venir. Et c'est une guerre fratricide qui se dessine sur fond de conquête galactique.

"Fondation foudroyée" (1982) : La Fondation de Terminus maîtrise près de la moitié de la Galaxie et se sent prête à fonder le Second Empire Galactique avec un demi-millénaire d'avance. La Seconde Fondation, garante du Plan de la Psychohistoire, est déterminée à l'en empêcher, consciente de l'échec annoncé auquel court la Fondation. Cette dernière se doute que la Seconde Fondation va lui mettre des bâtons dans les roues et envoie donc Golan TREVIZE, un député turbulent, dans l'espace, officiellement pour rechercher la planète des origines de l'humanité, afin de servir de paratonnerre et coincer la Seconde Fondation. C'était sans compter l'apparition d'un nouvel ennemi et l'esprit indépendant de TREVIZE qui se trouve soudain devant un choix crucial.

"Terre et Fondation" (1986) : Dérangé par son choix, Golan TREVIZE se décide à rechercher finalement et pour de vrai la planète Terre, où il pense trouver des réponses à ses questions. C'est toute l'Histoire de la colonisation spatiale qui défile lors de son périple.

IV "L’Été rouge de Pékin, la révolte des Boxeurs" (1978), Jean MABIRE (1927-2006).


Le seul livre d'Histoire de mon cursus qui peut être lu avec plaisir par les profanes. J'en ai d'ailleurs fait la remarque à mon professeur. Il raconte l'épisode des "55 jours de Pékin", durant lequel des diplomates occidentaux se sont vus assiégés dans le Quartier des Légations à Pékin par les Boxers (société secrète anti-occidentale) en révolte depuis 1897 sous le regard hésitant du pouvoir impérial. Durant l'année 1900, la révolte atteint son paroxysme lors du siège de Pékin, et il faut l'intervention d'une armée coalisée telle qu'on n'en verra plus avant la création de l'Organisation des Nations Unies (O.N.U.) pour mettre fin à la crise. Le pouvoir impérial en Chine ne s'en relèvera jamais totalement.
Le livre suit le siège au jour le jour, en suivant le point de vue des assiégés. Si Jean MABIRE a effectué un vrai travail d'historien, digne de confiance et d'intérêt, il ne faut néanmoins pas perdre de vue qu'il est l'un des fondateurs de la Nouvelle Droite, idéologie persuadée de la supériorité des Aryens Indo-Européens, que l'Europe est la première civilisation au monde et sera la dernière à disparaître, et que les Blancs sont intelligents, que tous les autres sont des pauvres malheureux incultes qui ne peuvent que se soumettre à la bonté de la civilisation des Blancs, que les Russes sont des sous-hommes et que les Américains sont des copieurs. Je résume mais l'idée est là. Donc bon, faut garder ça à l'esprit quand il parle des Chinois, des Russes et des Américains... J'en ai aussi fait la remarque à mon professeur.

V "Les 36 Stratagèmes, Manuel Secret de l'Art de la Guerre", commenté par Jean LEVI (1948- ) en 2007.



Ce livre m'a été offert conjointement par mes amis pour mes 18 ans (Samedi 2 Mai 2009, preuve en photo, regardez sur la table), avec la dédicace suivante : "Comme ça, tu pourras PEUT-ÊTRE battre Rémi aux figurines". Bien que dans mes jeunes années j'ai en effet subi une impressionnante série de revers militaires aux figurines du Seigneur des Anneaux et aux jeux video contre mon homonyme, la série noire s'était arrêtée à mon entrée en 3ème, soit quand même quatre ans plus tôt. mais que voulez-vous, ils se souviennent plus de mes échecs que de mes victoires ces mécréants ! Sauf mon adversaire, qui lui se souvient très bien de ses lourdes défaites de ces dernières années, au cours de batailles durant lesquelles j'ai développé tout mon génie stratégique, et j'ai la prétention de dire que ces quelques victoires de par leur aspect spectaculaire rattrapent toutes mes défaites. Mais à tout seigneur, tout honneur, rendons à Rémi ce qui appartient à César, mon cher vieil ami est un tacticien de génie et un adversaire redoutable, aussi sommes-nous invincibles lorsque nous jouons alliés.
Mais je m'égare (Montparnasse). Ce livre retrace les grands canons de la guerre à l'orientale, et en guise de secret, c'est plutôt un secret de polichinelle. Néanmoins, ça fait toujours du bien de se les rappeler, et le commentaire de Jean LEVI est très pertinent, et pour expliquer l'origine et le symbole Yin/Yang du stratagème, et pour en donner des applications autres que militaires : vie courante, littérature, etc... Tout en replaçant cela dans l'actualité. C'est un livre à lire, honnêtement.

VI "Les piliers de la Terre" (1989), Ken FOLLETT (1949- ).


Remis au goût du jour il y a trois ans, et offert par Odile pour mes 20 ans, je suis en train de le lire. J'adore la façon dont l'auteur change de point de vue à mesure des rebondissements. Cette épopée historique médiévale est vraiment prenante, sur fond de guerre civile pour la succession au trône du Royaume d'Angleterre et du Duché de Normandie (nous sommes au XIIème siècle), de rivalité avec le Royaume de Francie Occidentale et particulièrement le Comté d'Anjou, de misère servile, d'intrigues politiques et de religion malmenée. J'en saisi la pleine portée grâce à la chance que j'ai d'être historien et d'avoir étudié cette période. Je ne peux que saluer le titanesque travail d'historien réalisé par l'auteur. j'ai hâte de lire la suite ! Mais ça m'a donné envie de rejouer à Age of Empires II...