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vendredi 29 avril 2011

Interlude

Blog en vacances !
Jusqu'au Mardi 3 Mai 2011.
Je m'en vais rejoindre ma Môman à Montréal.

Voici de quoi vous faire patienter, fidèles lecteurs et lectrices. "J'ai pour toi un lac" (1962), de Gilles VIGNEAULT (1928- ), dans l'émission "Rétro 60's" (1996).
 
 

29 Avril 1871

Asnières tombe entre les mains des Versaillais, qui attaquent à l'est et arrivent sans rencontrer de résistance jusqu'au pied du Fort d'Issy et pour cause : un ordre mal interprété a entraîné un début d'évacuation des troupes de la Commune ! Celles-ci se reprennent et le combat s'engage, acharné, à l'intérieur même du fort. la bataille dure une partie de la nuit, chaque camp restant sur ses positions, mais les Versaillais sont dans la place.

Pièce, I am...

On ne présente plus la pièce de 25çCAD et ses nombreux revers sur les Jeux Olympiques d'Hiver 2010 à Vancouver (Colombie Britannique, Canada). Ici, le Curling.

jeudi 28 avril 2011

28 Avril 1871

Le Conseil de la Commune supprime le système d'amendes et de sanctions infligés aux salariés dans les entreprises privées.

Suite à cette décision, un autre débat autrement plus houleux s'engage. Le député jacobin Jules MIOT (1809-1883) met en accusation le pouvoir exécutif du Conseil de la Commune pour incompétence, et propose de créer un Comité de Salut Public à effectif réduit, en parallèle du Conseil, et dont les pouvoirs s'étendraient à toutes les délégations. Nombre de députés crient à la dictature, relançant le vieux débat sur le rôle du Comité de Salut Public (1793-1795) qui avait instauré le régime de la Terreur (1793-1794) durant la Révolution Française : sauveur de la Nation ou régime tyrannique discréditant ?

Au soir, les troupes de la Commune évacuent les villages des faubourgs pour se réfugier dans les forts.

mercredi 27 avril 2011

27 Avril 1871

Le décret d'abrogation du travail de nuit pour les boulangers entre enfin en vigueur.

À midi, Versailles accorde un cessez-le-feu pour que les civils pris dans la zone des combats puissent se réfugier dans l'un ou l'autre camp de leur choix.

mardi 26 avril 2011

26 Avril 1871

Neuilly-sur-Seine (nord de Paris) et le village de Moulineaux (est de Paris) tombent aux mains des Versaillais, qui se replient sur Issy. Cluzeret ordonne de retirer les pièces lourdes des forts défendant la capitale pour les ramener derrière les remparts.

Le Conseil de la Commune, sous l'impulsion d'Eugène VARLIN, crée des soupes populaires, les "Cantines de Varlin".

lundi 25 avril 2011

Interlude

J'aime bien... "L'Accordéon" (1962), de Lucien GINZBURG "Serge GAINSBOURG" (1928-1991), sur une interprétation de Juliette GRÉCO (1927- ).


Lundi 25 Avril 2011 : Joyeuses Pâques... et bon week-end Pascal !

Voilà... J'ai failli me décider à planquer les œufs dans la chambre hier, histoire de voir si j'arrivais à tous les retrouver, pour le fun. Puis non, finalement...


Et sinon, le printemps s'en vient que j'vous dit ! Y'a des signes qui ne trompent pas, pas vrai la marmotte ?


25 Avril 1871

Le Conseil de la Commune décide de réorganiser le système des poids et mesures en l'alignant sur le système métrique et le système décimal.

Après une journée de violents combats, les villages de Villejuif et de Bagneux (sud de Paris) sont emportés par les troupes versaillaises, les Communards se replient sous la couverture du feu du Fort de Vanves, laissant 500 prisonniers. Nombre de civils fuient les combats et se réfugient à Paris. Le Conseil de la Commune se réunit en urgence à 16h et décrète la réquisition des logements vacants pour subvenir à l'abri des réfugiés.

Vers 20h, un officier versaillais des chasseurs à cheval se rend dans le camp de prisonniers de Bellepine, près de Villejuif, et exécute sans procès et au revolver quatre Communards. Aucune sanction ne sera prise contre lui.

dimanche 24 avril 2011

Soyons Piècis !

Cling ! Encore une ! Et toujours une de 25çCAD, et toujours pour les Jeux Olympiques d'Hiver de 2010 à Vancouver (Colombie Britannique, Canada). Et encore une fois le Hockey sur Glace.

24 Avril 1871 : l'Assaut Versaillais

A midi, les troupes versaillaises, puissamment soutenues par l'artillerie, passent à l'offensive sur tous les fronts, sous le commandement du Général Vinoy, au nord, à l'ouest et au sud de la capitale. Le flanc est est tenu par les Allemands.

La Garde Nationale Mobile est dépêchée sur tous les fronts, mais est rapidement réduite à se déployer en Francs-Tireurs dans les villages pour ralentir la progression des 125.000 Lignards de Versailles, qui se tiennent néanmoins à distance respectable des forts tenus par la Commune.

Même en temps de siège et sous un régime socialiste, il n'y a pas de petits profits. Des particuliers installent des lunettes sur les remparts de la capitale et font payer les badauds et les Gardes Nationaux Sédentaires pour admirer les combats dans les faubourgs.

samedi 23 avril 2011

Interlude : les Chants de la Commune

Chanson très populaire après la chute du Second Empire Français, et bien évidemment sous la Commune. "Le Sire de Fisch-Ton-Kan" (1870), par Urbain ROUCOUX "Paul BURANI" (1845-901) sur une musique d'Antonin Louis.


Il avait un moustache énorme,
Un grand sabre et des croix partout.

"Partout, partout !"

Mais tout ça c'était pour la forme,

Et ça n'servait à rien du tout.

"Rien du tout !"

C'était un fameux capitaine,

Qui t'nait avant tout à sa peau.

"À sa peau !"

Un jour qu'il voit qu'son sabre l'gêne,

Aux ennemis, il en fait cadeau.

"Quel beau cadeau !"


Refrain.

V'là le sir de Fisch-Ton-Kan

Qui sen va-t-en guerre,

En deux temps et trois mouv'ments,
Vlan ! Devant-derrière.
V'là le sir de Fisch-Ton-Kan
Qui sen va-t-en guerre,

En deux temps et trois mouv'ments,

Badinguet, fiche son camp !
L'pèr', la mèr' Badingue,
À deux sous tout l'paquet,
L'pèr, la mèr' Badingue,
Et l'petit Badinguet

Des pieds et des mains toute sa vie,
Il avait tenter d'faire valoir.
"D'faire valoir !"
Sur le gros objet d'son envie,
Il avait fini par s'asseoir.
"Par s'asseoir !"
Depuis, sans crainte et sans secousses,
Il veillait au trésor surtout.
"Trésor surtout !"
En y mettant qua'te doigts et l'pouce,
Histoire d'avoir la main partout.
"La main partout !"

Refrain.

Enfin, pour finir la légende,
De c'monsieur qu'on croyait César,
"Croyait César !"
Sous ce grand homme de contrebande,
V'là qu'on n'trouve plus qu'un mouchard.
"Qu'un mouchard !"
Chez c'bohomme-là, tout était louche,
Et la moral de c'boniment :
"C'boniment !"
C'est qu'étant porté sur sa bouche,
Il devait finir par ses dents.
"Par Sedan !"

Refrain.

Explication de texte : Le premier et le troisième couplet font référence à la piteuse capitulation de l'armée impériale française et de Napoléon III, encerclés à Sedan par les forces allemandes, le 2 Septembre 1870. Le second couplet fait référence à la vie et au règne de Napoléon III, qui a tenté souvent de parvenir au pouvoir, et y est arrivé par un coup d’État contre la Deuxième République Française (1848-1851) le 2 Décembre 1851, en réinstaurant le régime dictatorial de l'Empire Français. Le refrain en appel au surnom de Napoléon III "Badinguet" (nom sous lequel il s'était échappé du Fort de Ham en 1846) et l'applique à sa famille. Quant à "fiche ton camp", ça a donné "ficher le camp", puis "foutre le camp"...

23 Avril 1871

Au matin, le Conseil de la Commune crée une Commission d'Inspection des Prisons, qui n'aura jamais d'existence effective.

À 15h, Paris est avisé qu'aucun train ni autre moyen de transport n'est autorisé à pénétrer dans une périmètre de dix kilomètres autour de l'enceinte de la ville. Cette fois, Paris est bel et bien assiégé une nouvelle fois.

vendredi 22 avril 2011

22 Avril 1871

En prévision d'un blocus alimentaire, la Commune de Paris crée une délégation pour organiser les boucheries municipales (rationnement, élevage) et des ventes publiques de pommes de terre (cultivées dans des champs improvisés entre les remparts et les habitations, certains jardins étant même réquisitionnés).

jeudi 21 avril 2011

Jeudi 21 Avril 2011, à l'Ouest rien de nouveau...

21 Avril 1871

La Franc-Maçonnerie, à qui appartiennent des membres des deux bords, dont Thiers, se réunit à Nanterre et tente de trouver un terrain favorable à une conciliation entre la Commune et Versailles. Peine perdue. Aucun terrain d'entente n'est trouvé.

mercredi 20 avril 2011

Interlude

La neige au printemps, dans cette immensité nordique, au Québec, allez savoir pourquoi mais ça m'a fait penser à ça. Le "Thème de Nadia" (1975), du grand Vladimir COSMA (1940- ), pour le feuilleton télévisé (de qualité) "Michel STROGOFF, Courrier du Tsar" (1976). De Claude DESAILLY (1922-2009), le réalisateur des "Brigades du Tigre" (1974-1983), avec Raimund HARMSTORF (1939-1998) dans le rôle titre et Lorenza GUERRIERI (1944- ) dans celui de la douce Nadia FEDOR.


Mercredi 20 Avril 2011, y'a plus d'saisons !

Beau temps pour la saison, n'est-il pas ?

Pièce again !

Il m'arrive encore d'en trouver mais ça devient rare. Hier, quand j'ai trouvé celle-ci, un Québécois intrigué m'a demandé comment il se fait que j'ai le réflex de regarder le revers de chaque pièce. Bonne question... C'est peut-être ma curiosité d'historien-numismate. Ou encore mon côté européen qui ressort par ce réflex de savoir d'où vient la pièce qu'on reçoit...

Quoi qu'il en soit, voici encore une pièce de 25çCAD, éditée en et pour l'an 2000, sous les couleurs de la liberté tandis qu'un jour nouveau se lève sur la feuille d'érable et sur le Canada.

20 Avril 1871

Le Conseil de la Commune décrète l'abolition du travail de nuit, ce qui ne concerne guère que les boulangeries. Problème : comment vas-t-on faire pour avoir du pain disponible en quantité ? Du coup, l'application est reportée jusqu'à ce qu'il fasse jour assez tôt...

mardi 19 avril 2011

19 Avril 1871 : l'Appel

     Dans le conflit douloureux et terrible qui impose une fois encore à Paris les horreurs du siège et du bombardement, qui fait couler le sang français, qui fait périr nos frères, nos femmes et nos enfants écrasés sous les obus et la mitraille, il est nécessaire que l'opinion publique ne soit pas divisée, que la conscience nationale ne soit pas troublée.
     Il faut que Paris et le Pays tout entier sachent quelle est la nature, la raison, le but de la Révolution qui s'accomplit. Il faut enfin que la responsabilités des deuils, des souffrances et des malheurs dont nous sommes les victimes retombent sur ceux qui, après avoir trahi la France et livré Paris à l'étranger, poursuivent avec une aveugle et cruelle obstination la ruine de la capitale, afin d'enterrer dans le désastre de la République et de la Liberté, le double témoignage de leur trahison et de leur crime.
     La Commune a le devoir d'affirmer et de déterminer les aspirations et les vœux de la population de Paris ; de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles.
     Cette fois encore, Paris travaille et souffre pour la France entière, dont il prépare, par ses combats et ses sacrifices, la régénération intellectuelle, morale, administrative et économique, la gloire et la prospérité. Que demande-t-il ?
     La reconnaissance et la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du peuple et le développement régulier et libre de la société.
     L'autonomie absolue de la Commune étendue à toutes les localités de la France, et assurant à chacun l'intégralité de ses droits, et à tous les Français le plein exercice de ses facultés et de ses aptitudes, comme homme, citoyen et travailleur.
     L'autonomie de la Commune n'aura pour limites que le droit d'autonomie égal pour toutes les autres communes adhérentes au contrat, dont l'association doit assurer l'unité française.
     Les droits inhérents à la Commune sont :
_Le vote du budget communal, recettes et dépenses ; la fixation et la répartition de l'impôt ; la direction des services locaux ; l'organisation de sa magistrature, de la police intérieure et de l'enseignement ; l'administration des biens appartenant à la Commune.
_Le choix par l'élection ou le concours, avec la responsabilité, et le droit permanent de contrôle et de révocation des magistraux et fonctionnaires communaux de tous ordres.
_La garantie absolue de la liberté individuelle, de la liberté de conscience et de la liberté de travail.
_L'intervention permanente des citoyens dans les affaires communales par la libre manifestation de leurs idées, la libre défense de leurs intérêts ; garanties données à ces manifestations par la Commune, seule chargée de surveiller et d'assurer le libre et juste exercice du droit de réunion et de publicité.
_L'organisation de la défense urbaine et de la garde nationale, qui élit ses chefs et veille seule au maintien de l'ordre dans la cité.
     Paris ne veut rien de plus à titre de garanties locales, à condition, bien entendu, de retrouver dans la grande administration centrale, délégation des communes fédérées, la réalisation et la pratique des mêmes principes.
     Mais, à la faveur de son autonomie et profitant de sa liberté d'action, Paris se réserve d'opérer comme il l'entendra, chez lui, les réformes administratives et économiques que réclame sa population ; de créer des institutions propres à développer et propager l'instruction, la production, l'échange et le crédit ; à universaliser le pouvoir et la propriété, suivant les nécessités du moment, le voeu des intéressés et les données fournies par l'expérience.
     Nos ennemis se trompent ou trompent le pays quand ils accusent Paris de vouloir imposer sa volonté ou sa suprématie au reste de la nation, et de prétendre à une dictature qui serait un véritable attentat contre l'indépendance et la souveraineté des autres communes.
     Ils se trompent ou trompent le pays quand ils accusent Paris de poursuivre la destruction de l'unité française, constituée par la Révolution, aux acclamations de nos pères, accourus à la fête de la Fédération de tous les points de la vieille France.
     L'unité, telle qu'elle nous a été imposée jusqu'à ce jour par l'empire, la monarchie et le parlementarisme, n'est que la centralisation despotique, inintelligente, arbitraire ou onéreuse.
     L'unité politique, telle que la veut Paris, c'est l'association volontaire de toutes les initiatives locales, le concours spontané et libre de toutes les énergies individuelles, en vue d'un but commun, le bien-être, la liberté et la sécurité de tous.
     La Révolution communale, commencée par l'initiative populaire du 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique.
     C'est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l'exploitation, de l'agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la patrie ses malheurs et ses désastres.
     Que cette chère et grande patrie, trompée par les mensonges et les calomnies, se rassure donc.
     La lutte engagée entre Paris et Versailles est de celles qui ne peuvent se terminer par des compromis illusoires : l'issue n'en saurait être douteuse. La victoire, poursuivie avec une indomptable énergie par la garde nationale, restera à l'idée et au droit.
     Nous en appelons à la France !
     Avertie que Paris en armes possède autant de calme que de bravoure ; qu'il soutient l'ordre avec autant d'énergie que d'enthousiasme ; qu'il se sacrifie avec autant de raison que d'héroïsme ; qu'il ne s'est armé que par dévouement pour la liberté et la gloire de tous, que la France fasse cesser ce sanglant conflit !
     C'est à la France de désarmer Versailles par la manifestation solennelle de son irrésistible volonté.
     Appelée à bénéficier de nos conquêtes, qu'elle se déclare solidaire de nos efforts ; qu'elle soit notre alliée dans ce combat qui ne peut se terminer que par le triomphe de l'idée communale ou par la ruine de Paris !
     Quant à nous, citoyens de Paris, nous avons la mission d'accomplir la révolution moderne, la plus large et la plus féconde de toutes celles qui ont illuminé l'histoire.
     Nous avons le devoir de lutter et de vaincre !
Paris, le 19 avril 1871.
La Commune de Paris

Placardé dans les rues de la capitale et dans les grandes villes de France, publié dans les journaux, cet appel avait été rédigé peu à peu au terme de chaque débat du Conseil de la Commune afin d'établir un programme politique propre au mouvement, qui ferait de la France une association fédérale de municipalités, dont la capitale resterait Paris, tandis que se mettrait en place un système socialiste mais non point marxiste ou même communiste (notions qui n'existent pas encore). Mais cet exposé du programme de la Commune est visiblement assorti d'un appel à l'aide. Paris sait qu'il ne peut vaincre Versailles et l'armée française seul. Certes le ravitaillement arrive encore, les ateliers fonctionnent, des champs potagers sont semés entre les remparts et les habitations, mais combien de temps Paris tiendra-t-il ? Il devient chaque jour évident que de plus en plus de troupes (déjà près de 100.000 mi-Avril 1871) se massent autour de la capitale et on se bat quotidiennement dans les faubourgs, à Villejuif, à Neuilly-sur-Seine, à Asnières.

Mais la Commune a déjà raté son coup. Les quelques Communes à s'être déclaré dès fin 1870 dans le sud de la France, l'éphémère Ligue de Midi (Voir le bilan début Juin, promis !) ont été matées par l'armée régulière plusieurs semaines plus tôt déjà. Et surtout, la France est lasse de voir Paris décider de son sort, lasse des révolutions (particulièrement une révolution ouvrière, donc urbaine, rappelons que la France est un pays encore rural à 80%), et lasse de la guerre. Surmonter une défaite n'est déjà pas chose facile, alors pourquoi s'enliser dans une guerre civile ? L'Assemblée Nationale de la Troisième République Française, à Versailles, n'a a prendre aucune mesure pour contrer cet appel, qui (s'il ne passe pas inaperçu) fait l'effet d'un coup d'épée dans l'eau. En toute connaissance de cause, la France abandonne Paris à son sort. Pour Thiers, cela vaut tous les plébiscites. Il a désormais les mains libres et la bénédiction silencieuse du peuple pour écraser la Commune.

lundi 18 avril 2011

18 Avril 1871

Le Conseil de la Commune décrète que toute arrestation doit faire l'objet d'un procès-verbal sur lequel doit figurer le nom de l'agent de la force public et le motif d'écrous. Par ailleurs, un appel est lancé aux lettrés et aux intellectuels pour servir dans les écoles, désertés par les enseignants qui se sont pour la plupart réfugiés à Versailles.

Une fête est organisée dans les Jardins des Tuileries et sur la Butte Montmartre pour fêter le mois d'existence de la Commune de Paris.

dimanche 17 avril 2011

Interlude : Dédicace 2

Toujours pour mon grand ami Tony B., car je sais qu'il est particulièrement fan de ce groupe emblématique !

Nous disions donc, Indochine (1981- ), "J'ai demandé à la Lune" (2002).
 
 

Dimanche 17 Avril 2011 : le printemps arrive... ou pas !..

Sans commentaires, je vous prie...

17 Avril 1871

A 14h, un violent assaut des troupes versaillaises du Général Jean-Baptiste Alexandre MONTAUDON (1818-1899) emporte les défenses communardes de Neuilly-sur-Seine. Les Gardes Nationaux se déploient alors en francs-tireurs et continuent le combat.

samedi 16 avril 2011

16 Avril 1871

Le nouveau Conseil de la Commune de Paris est constitué. Peu de changements par rapport au premier, les mêmes sont réélus mais il y a moins de députés. La minorité a démissionné en masse et ne s'est pas représentée, quatorze députés en moins. Cinq ou six indépendants n'ont pas non plus été réélus (dont Jules ALLIX, qui était fou mais a conservé son poste à la Mairie du VIIIème Arrondissement de Paris, et continue ses expériences sur la communication grâce aux escargots). Et bien sûr, les sièges d’Émile DUVAL et de Gustave FLOURENS ne sont pas remplacés.

Pour la liste des députés, voir l'article sur le 26 Mars 1871.

C'est donc un Conseil de la Commune composé d'une soixantaine de députés (jamais au complet) qui siège en ce 16 Avril 1871, et prend comme première mesure est d'accorder un délai de trois ans pour le remboursement des créances, échéances et dettes. Par ailleurs, l'Union des Femmes vient d'achever le recensement des ateliers abandonnés. Ces ateliers sont transformé en coopératives ouvrières, après dédommagement au propriétaire du lieu (qui n'est pas forcément patron) s'il n'a pas fui à Versailles.

vendredi 15 avril 2011

15 Avril 1871

Neuilly-sur-Seine et Villejuif, où stationnent des troupes communardes, sont soumises à un bombardement par Versailles.

Après une courte campagne électorale qui passe inaperçue, les Parisiens votent de nouveau pour constituer un Conseil de la Commune plus réduit.

jeudi 14 avril 2011

14 Avril 1871

Au matin, le général Dombrowski arrive en personne à Asnières, au nord de Paris, occupé depuis fin Mars 1871 par un régiment de la Garde Nationale Mobile qui s'est ouvertement rallié à la Commune et a établi plusieurs barricades solides. Les Lignards de Versailles s'en avisent et préviennent l'état-major. La question est épineuse. Outre le fait que c'est une commune huppée dont la plupart des habitants sont réfugiés à Versailles, elle se situe à la frontière entre le secteur Allemand et le secteur Français. Finalement, ordre est donné de mettre des canons en batterie entre Nanterre et Saint-Germain-en-Laye. A 17h, la lourde artillerie versaillaise ouvre le feu, entamant un bombardement systématique qui dure cinq jours.

Le Conseil de la Commune ne s'en inquiète pas et vote un décret judiciaire interdisant les perquisitions et réquisitions sans mandat du Délégué à la Justice.

mercredi 13 avril 2011

13 Avril 1871

Après plusieurs jours de débat, l'aile jacobine du Conseil de la Commune obtient au vote la décision de faire abattre la Colonne Vendôme, située au centre la place éponyme dans le Ier Arrondissement.

Cette colonne fut érigée entre 1806 et 1810 sur ordre de Napoléon Ier BONAPARTE "le Grand" (1769-1821), Empereur des Français (1804-1814 ; 1815) pour commémorer sa victoire à la Bataille d'Austerlitz (2 Décembre 1805). Bâtie sur le modèle de la Colonne Trajane à Rome, elle consiste en une sorte de bande-dessinée enroulée présentant les hauts faits d'armes de l'empereur et de la Grande Armée en 1805. Sa structure est faite avec le bronze des canons pris aux Autrichiens et aux Russes vaincus lors de la-dite bataille. La colonne est surmontée d'une statue de Napoléon en Empereur Romain. les Communard la perçoivent donc comme l'apologie du système impériale et une insulte au peuple, à la démocratie et à la République.

mardi 12 avril 2011

Interlude : Dédicace

À mon grand ami Tony B., qui commente assez régulièrement mes articles, grand historien en devenir, homme très cultivé à qui le noir va si bien, mais aux opinions politiques bornées. Bref...

Mais surtout, IL ADORE LES CHANSONS DES ANNÉES 1990.

C'est donc tout naturellement que je lui dédie le plus grand tube des 2B3 (1996-2001), "Partir un jour" (1997). Admirez la superbe mais sobre chorégraphie, cette rythmique envoutante, ces beaux garçons et ces paroles qui font honneur aux plus grandes plumes de la littérature française. La grande époque des Boys Bands ! On en fait plus des comme ça ! La question est : est-ce tant mieux ou tant pis ? Quand on voit ce qui sort aujourd'hui...

Kitsch à souhait et plus encore ! Et pourtant j'étais déjà né...
 
 

La tête dans les étoiles

Voilà un demi-siècle tout rond que l'homme se ballade dans l'espace. Et ça en a vexé plus d'un de ce côté-ci de l'Océan Atlantique. C'est en effet l'Union des Républiques Socialistes et Soviétiques (U.R.S.S.) qui crée la surprise ce 12 Avril 1961 en annonçant l'aboutissement de son programme spatial, qui devance donc les Etats-Unis d'Amérique dans la "Course à l'Espace". C'est le capitaine Youri Alexeïevtich GAGARINE (1934-1968) qui effectue le tour de la Terre en 1h48 à une altitude de 300 kilomètres dans cet espèce de bathyscaphe qu'est la capsule Vostok 1. Gagarine devient donc les premier être humain à voyager dans l'espace. Ca a certes évolué depuis, mais quand on pense aux sommes "astronomiques" qui sont passées dans ces programmes...


Interlude : Chants de la Commune

J'ai choisi la superbe et douce interprétation de Marcel MOULOUDJI (1922-1994), fidèle à ce que devait être la version originale mais avec une voix moins agressive et moins archaïque que les autres versions antérieures (j'ai pensé à vous, très cher homonyme).

Nous disions : "Le Temps des Cerises" (1866), de Jean-Baptiste CLÉMENT (1836-1903) sur une musique d'Antoine RENARD (1825-1872). Ballade populaire datant du Second Empire Français (1852-1870), tout le monde la connaît et elle résonne dans toute la capitale en ce début de Printemps 1871. Elle sera également associée à la Semaine Sanglante.




Quand nous chanterons, le temps des cerises,
Et gai rossignol et merle moqueur

Seront tous en fête.

Les belles auront la folie en tête

Et les amoureux du soleil au coeur

Quand nous en serons, le temps des cerises

Sifflera bien mieux le merle moqueur.


Mais il est bien court le temps des cerises

Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant

Des pendants d'oreilles.

Cerises d'amour aux robes pareilles

Tombant sous la feuille en gouttes de sang.

Mais il est bien court le temps des cerises

Pendant de corail qu'on cueille en rêvant.


Quand vous en serez au temps des cerises

Si vous avez peur des chagrins d'amour

Evitez les belles!

Moi qui ne crains pas les peines cruelles

Je ne vivrai point sans souffrir un jour.

Quand vous en serez au temps des cerises

Vous aurez aussi des peines d'amour.


J'aimerai toujours le temps des cerises,

C'est de ce temps là que je garde au coeur

Une plaie ouverte.

Et Dame Fortune en m'étant offerte

Ne pourra jamais fermer ma douleur,

J'aimerai toujours le temps des cerises

Et le souvenir que je garde au coeur.


Couplet ajouté par l'auteur pendant la Semaine Sanglante (1871) :


Quand il reviendra, le temps des cerises,

Pandores idiots, magistrats moqueurs

Seront tous en fête.

Les bourgeois auront la folie en tête,

A l'ombre seront poètes chanteurs.

Mais quand reviendra le temps des cerises,

Siffleront bien haut chassepots vengeurs.

12 Avril 1871

Le Conseil de la Commune de Paris prend deux décisions sur le plan judiciaire :
_abandon des poursuites pour échéances créancières (loyers et crédits).
_l'instruction immédiate des personnes arrêtées par la Garde Nationale, empêchant ainsi les emprisonnements arbitraires.
Il adopte également une simplification sur les mariages et la famille :
_légitimation des enfants naturels reconnus.
_mariage libre par consentement mutuel à 16 ans pour les femmes, 18 pour les hommes.
_gratuité des donations, testaments, contrats de mariage.

Ces belles libertés accordées sont néanmoins ternies par l'interdiction violente du journal Le Moniteur Universel.


Du fond de sa cellule, Georges DARBOY, Archevêque de Paris, écrit une lettre à Adolphe THIERS pour lui proposer un échange entre lui-même et l'anarchiste Auguste BLANQUI emprisonné en Bretagne depuis le 16 Mars 1871. Dans la même lettre, il s'insurge contre les exécutions sommaires perpétrées par les troupes versaillaises, arguant que les Communards ne s'y sont pas eux-mêmes abaissés, que ce n'est pas très Chrétien, et que cette politique est directement responsable du Décret des Otages dont la phase radicale reste ("Dieu merci") non appliquée. La lettre est lue au Conseil, approuvée, et envoyée à Versailles par un courrier. Thiers en prend connaissance et renvoie le courrier sans réponse, sinon qu'il attend une capitulation inconditionnelle de la Commune dans les prochains jours afin que tout rentre dans l'ordre sans dommages.

lundi 11 avril 2011

11 Avril 1871

Le Conseil de la Commune de Paris décide la création d'un Conseil de Guerre, tribunal militaire sous la juridiction du Délégué à la Guerre. Il est chargé de faire appliquer raisonnablement le Décret des Otages, mais n'en fait rien, Cluseret s'y opposant.

D'autre part, de nouvelles élections sont prévues pour le 16 Avril 1871. Cette décision s'impose suite au décès d'une dizaine de députés durant la sortie, et de la démission massive de l'aile modérée. Le nombre de sièges est réduit à une soixantaine.

dimanche 10 avril 2011

10 Avril 1871

La pension versée aux blessés de la Grande Sortie est étendue aux veuves et aux orphelins des tués de cette même sortie.

Nathalie LEMEL (1827-1921) et Élisabeth DMITRIEFF (1851-1910) créent l'Union des Femmes de la Commune de Paris. Certaines se battent sous l'uniforme de la Garde Nationale, d'autres recensent les ateliers abandonnés par leurs patrons lors de l'exode (les Francs Fileurs) pour en faire des coopératives ouvrières. Toutes manifestent pour l'émancipation des femmes. Louise MICHEL (1830-1905), fait partie des premières à rejoindre le mouvement et a en charge la création d'un corps éducatif féminin pour remplacer les nombreux enseignants qui ont déserté la capitale.

Élisabeth DMITRIEFF

Nathalie LEMEL

Louise MICHEL

samedi 9 avril 2011

9 Avril 1871

Le Conseil de la Commune de Paris réaffirme la totale Liberté de la Presse. Néanmoins, la "Déclaration Préalable", qui oblige les éditeurs à faire lire leurs articles aux Comités de Quartiers, est également réaffirmée...

L'Hôtel de Ville demande aussi à ce que la Garde Nationale soit réunie en un corps et un commandement unique. Cluseret s'y oppose, et la Garde Nationale reste une Fédération de bataillons par secteurs (d'où le nom de "Fédérés" déjà cité).

vendredi 8 avril 2011

Interlude

Evidemment, trois articles avec de l'argent en une seule journée... Je ne pouvais pas ne pas mettre cette chanson !

Nous disions "Money", de l'album "The Dark Side of the Moon" (1973), le plus connu et le plus vendu des Pink Floyd (1964-1985/1996).


And money again, again !

Décidément, c'est le jour !

25çCAD avec un revers en l'honneur de la Province Canadienne du Manitoba.

La "maison" est en fait le Fort Garry, au confluent de la Rivière Rouge et de la Rivière Assiniboine, lieu emblématique de la Rébellion de la Rivière Rouge (1869-1870) qui vit les Métis du Territoire du Manitoba se révolter contre la Compagnie de la Baie d'Hudson et la toute jeune Confédération Canadienne indépendante (1867) qui voulaient en faire la cinquième Province du Canada. 

Retour à l'envoyeur ou comment un communiste s'extasie devant un billet de 5$CAD...

Tout est dans le titre. C'est lorsque le-dit billet de 5$CAD fut avalé par l'échangeur que je remarquais un détail : une petite marque sur le front de Wilfrid LAURIER... Et j'ai tilté. Immortalisé par la photo que j'avais pris pour commencer mes articles sur le Dollar Canadien, le doute n'était plus permis : je venais de retrouver un billet de 5$CAD que j'avais eu en ma possession quelques mois plus tôt... Cette marque là, sur le billet du haut :


Je ne me souviens plus quand et comment j'avais dépensé ce billet, mais je parierais volontiers sur le Métro de la Cité Sainte-Foy. Et le voilà qui me revient au café étudiant du Pavillon Abitibi Price ! Par combien de mains est-il passé avant d'arriver à ce tiroir-caisse ? Combien de gens, quels achats, quels bonheurs, quels petits plaisir vit-il passer ou fut-il (voire futile) l'instrument ? C'est assez émouvant quand on n'y pense... ou pas... C'est une aventure qui, somme toute, doit arriver régulièrement (surtout dans les petits villages, dont je suis originaire) mais dont on ne se rend pas compte. N'eut-été cette âme généreuse qui, d'un trait de crayon, a marqué le papier, je n'aurais rien vu ! Mais quand même, c'est amusant, non ?

Pièce and love

Ca revient les pièces...

Encore et toujours 25çCAD. Cette fois-ci pour symboliser la Confédération Canadienne. Car si vous y regardez bien, il y a dix bonshommes sur la feuille (cinq qui la tiennent, cinq assis dessus). Dix... pour les dix Provinces du Canada (Colombie Britannique ; Alberta ; Saskatchewan ; Manitoba ; Ontario ; Québec ; Nouveau-Brunswick ; Île du Prince Édouard ; Nouvelle-Écosse ; Terre-Neuve et Labrador) !

Vendredi 8 Avril 2011, l'aube d'un jour nouveau

Après trois jours de travail forcé jusqu'à 3h du matin, et en prévision d'une fin de semaine qui va suivre le même rythme, j'ai décidé hier de me coucher tôt (enfin, aussitôt que possible après mon cours sur le Monde Romain qui se termine à 21h20). J'ai rapidement traversé les textes sur l'Europe des Lumières histoire de ne pas être trop largué dans le cours du lendemain, pis dodo !

Et forcément, je me suis réveillé tôt pour soulager un besoin aussi naturel que pressant. Et en jetant un z'yeux par la fenêtre, j'ai trouvé que ça faisait joli. Donc, flash ! Et je suis assez content de moi compte tenu des conditions : une vitre, une fenêtre de 40cm. de large seulement, et un champ limité en largeur par les barres résidentielles du Pavillon Alphonse-Marie PARENT. Et je ne me voyais pas sortir en petite tenue pour trouver un meilleur angle !



P.S. : Du coup, n'ayant pas réussi à me rendormir, j'ai lu attentivement les textes pour le cours d'Europe des Lumières (Les Lumières et la Révolution). Professeur, si vous lisez ce billet...

Interlude : Chants de la Commune

"L'Armistice" (1871), écrite par le chansonnier Alphonse LECLERC alors que Paris est ouvert aux Allemands par le Gouvernement Provisoire de Thiers durant les négociations au début de l'année. Elle fut abondamment reprise pendant la Commune, montrant la résolution des Parisiens à ne pas se rendre sans combattre.




Bismarck, qui n'est pas en peine
D'affamer les Parisiens,

Nous demande la Lorraine,

L'Alsace et les Alsaciens,

La honte pour nos soldats
,
Des milliards à son service
.

Refrain :

Ah ! Zut à ton armistice
!
Bismarck, nous nen voulons pas !


On nous permettra du reste
,
Pendant vingt à vingt-cinq jours,

De manger ce qu'il nous reste

De vieux chats, de rats et d'ours.

Mais pas le moindre repas

Après le vote aux comices.


Refrain.

« Je fais la guerre à l'Empire. »

Disait le maître effronté
.
Et le palais qui fait pire
,
Pourchasse la Liberté.

Tu nous croyais donc bien bas

Pour vouloir ce sacrifice
!

Refrain.


Bazaine se rend, qu'importe
!
Nous conserverons Verdun
!
Nancy peut ouvrir sa porte
,
On s'illustre à Châteaudun,

À Toul, à Strasbourg, tu n'as

Pas un homme pour complice
.

Refrain.


Prends nous donc par la famine !

Viens, diplomate du Nord !

Mais, rongés par la vermine
,
Nous résisterons encore.

Mieux vaut un vaillant trépas

Qu'accepter un tel supplice.


Refrain.

Nous nous levons tous en masse

Pour répondre à l'insolent
.
Pas un ne fait la grimace
,
Qu'il soit rouge ou noir ou blanc.

Fier de courir au combat

Pour l'Honneur et la Justice.

Refrain. (bis)

8 Avril 1871

Le Conseil de la Commune vote un budget alloué au versement d'une pension mensuelle à tous les blessés de la sortie malheureuse des 3 et 4 Avril 1871.

Jules BERGERET est convaincu coupable de lâcheté devant l'ennemi et d'abus de pouvoir ayant fait couler le sang du peuple parisien. Il est condamné à la prison à perpétuité, peine appliquée le jour même.

En vertu du Décret des Otages, et pour mettre la pression sur Versailles, la Garde Nationale investit l'Archevêché de Paris, Rue Saint-Vincent (XVIIIème Arrondissement), et arrête Monseigneur Georges DARBOY (1813-1871), Archevêque de Paris, qui est emprisonné à la Prison de Mazas (XIIème Arrondissement).

Mgr. Darboy

J'ajoute ici une carte des Arrondissements de Paris, chose que j'aurais dû faire plus tôt.

jeudi 7 avril 2011

7 Avril 1871

Le Délégué à la Guerre, Gustave CLUSERET, décrète la mobilisation générale des hommes de 17 à 19 ans et des célibataires de 19 à 45 ans, et une mobilisation volontaire pour les femmes, pour former la Garde Nationale Mobile. De plus, pour la circonstance, il crée la Garde Nationale Sédentaire et décrète la mobilisation des hommes mariés de 19 à 40 ans, et une mobilisation volontaire des femmes mariées sans enfants. La Garde Nationale Sédentaire est donc affectée à la défense de Paris, et chaque bataillon s'organise par quartier. Le commandement est assuré par des officiers élus par les troupes, plus souvent pour leurs opinions politiques que pour leurs qualités militaires. Cluseret nomme néanmoins deux hommes compétents au commandement en chef : le colonel Louis Nathaniel ROSSEL (1844-1871), jeune et brillant colonel régulier rallié à la Commune ; et le général Jaroslaw "Lòkietek" DOMBROWSKI (1836-1871), ancien officier de l'Empire Russe rallié à la cause polonaise en 1864 et exilé à Paris.

Louis ROSSEL

Jaroslaw DOMBROWSKI

Sur le papier, la Commune de Paris doit compter près de 194.000 combattants. En réalité, seuls 25.000 combattants en uniforme répondent, 30.000 avec l'aide aléatoire des civils.

mercredi 6 avril 2011

6 Avril 1871

La nouvelle des exécutions sommaires perpétrées par Vinoy lors de la sortie des 3 et 4 Avril 1871 arrive à Paris par des survivants échappés. La foule en colère marche sur l'Hôtel de Ville et réclame vengeance. Plusieurs bourgeois et anciens fonctionnaires du gouvernement Thiers sont arrêtés et sévèrement molestés, on compte une dizaine de tués. Cluseret fait intervenir les régiments les plus disciplinés de la Garde Nationale pour éviter que cela ne dégénère. Une vague d'arrestation frappe les anciens fonctionnaires bonapartistes ou républicains.

Le Conseil de la Commune, réunit en urgence, vote alors le Décret des Otages : pour chaque Communard fusillé par Versailles, trois otages seront fusillés par la Commune. Il n'est cependant pas mis en application.

mardi 5 avril 2011

Interlude

Une blague de Pierre BELLEMARE (1929- ), "Le trou", sur le plateau télévisé des Grosses Têtes, sur TF1, entre 1992 et 1997.

5 Avril 1871

La Commune de Paris panse ses plaies. Le procès en cour martiale de l'ex-Délégué à la Guerre Bergeret commence, sous le chef d'accusation de "lâcheté devant l'ennemi", auquel s'ajoutent "incompétence" et "désobéissance à un ordre direct du pouvoir civil" à la demande de l'Hôtel de Ville, qui nie ainsi toute responsabilité dans la mise en place de la désastreuse expédition.

De plus, bien que la totale liberté de la presse soit sous-entendue depuis le 19 Mars 1871, comme aucun texte n'en atteste, le Conseil de la Commune vote l'interdiction de deux journaux pro-versaillais, "Le Journal des Débats" et "La Liberté", qui viennent de publier plusieurs articles critiquant vivement la nouvelle organisation de l'armée populaire, logiquement incapable de vaincre une armée régulière entraînée. Les locaux sont investis, les machines détruites, les tirages brûlé.

lundi 4 avril 2011

4 Avril 1871 : la fin de la Grande Sortie

Au matin du 4 Avril 1871, Vinoy passe à l'attaque sur Châtillon. Les Communards se font tailler en pièce tandis que l'état-major de Duval est capturé. Conduits devant Vinoy, celui-ci ordonne de les faire fusiller sans procès, ce qui est fait dans l'heure. Duval meurt au cri de "Vive la Commune !". 1.500 Communards prisonniers sont emmenés à Versailles, entre 2.000 et 3.000 sont exécutés sommairement suite à la prise de Rueil-Malmaison. Les Moblots ont perdu presque 11.000 hommes de plus lors des combats, pour un total s'élevant donc déjà à près de 14.000 tués. De leur côté, les Lignards de Versailles n'ont à déplorer que 400 tués et autant de blessés.

Parallèlement, les survivants de la colonne III (la colonne IIIb), bien que privés de chefs d'envergure, sont rejoints par un autre millier de Moblots et, emmenés par d'anciens officiers réguliers passés au service de la Commune, sortent pour aller s'emparer des forts du secteur allemand. En effet, il apparaît à tous que ne pas s'être emparer des forts dès le mois de Mars était la pire des erreurs. Surgissant de la Porte de Charenton, cette petite force de frappe s'empare, au nez et à la barbe des Allemands qui ne savent pas comment réagir, des Forts de Vanves, Charenton et Vincennes. Averti, Bismarck donne carte blanche à son état-major pour occuper et réarmer les forts de l'est parisien, ce qui est fait dans l'heure lors d'un vaste mouvement tournant. A peine quatre mois après la fin du siège de Paris, les menaçantes bouches à feu estampillées Krupp sont de nouveau pointées sur la capitale française.

Otto von BISMARCK

A l'Hôtel de Ville de Paris, le Conseil de la Commune n'aborde même pas la question de la sortie. La seule allusion qui y est faite concerne le délégué Bergeret, qui est mis en accusation pour "lâcheté devant l'ennemi" et déchu de ses fonctions en attendant son procès le lendemain. Il est remplacé par le Général Gustave Paul CLUSERET (1823-1900). Cet aventurier de 48 ans jouit alors d'une certaine popularité chez les Parisiens, mais pas chez les militaires. Ce qui est étrange quand on sait qu'il a gagné ses décorations en participants à la répression du mouvement ouvrier de Juin 1848, sous les ordres du Général Thomas, fusillé le 18 Mars 1871 ! Il a été mercenaire au service du Royaume de Piémont-Sardaigne lors de l'unification de l'Italie en 1860, puis mercenaire au service des Etats-Unis d'Amérique durant la Guerre de Sécession (1861-1865), rejoint la Révolte Irlandaise de 1867 (ce qui lui vaut d'être condamné à mort par contumace par les Anglais), devient membre de la Première Internationale, prend la tête d'un régiment de mercenaires durant la Guerre de 1870, et tente vainement de faire triompher la Ligue du Midi fin 1870 et début 1871, avant de débarquer à Paris au mois de Mars 1871. Les militaires le tiennent pour un officier certes efficace... quand il est sous les ordres de quelqu'un d'autre ! Ils le soupçonnent de vouloir s'enrichir et de démarrer une carrière politique. Néanmoins, il apparaît comme un bon candidat au poste de Délégué à la Guerre en ces temps troublés, et il fait la promesse de reformer l'armée du peuple pour en faire une force efficace et organisée. Sa première mesure, non dénuée de bon sens, est de faire remonter les pièces d'artillerie sur les remparts, et d'en faire porter quelques-unes sur les forts conquis.

Gustave CLUSERET

dimanche 3 avril 2011

Pièce montée

Ben oui, ça faisait longtemps. En effet, après un mois où j'ai eu l'impression de n'écrire que des articles traitant de numismatique, j'ai cru en avoir fait le tour ! Que nenni, et deux de mieux !

Deux pièces de 25çCAD, comme toujours.
_A gauche, une édition de l'an 2000, pour placer le IIIème millénaire (ou simplement le XXIème siècle ?) sous le signe de la "Réalisation".
_A droite, la feuille d'érable cerclée des lauriers de la victoire, de la bravoure. Le style même de cette feuille étant celui utilisé par l'Armée Canadienne.

Interlude : Chants de la Commune

"La Danse des Bombes", chanson écrite début Avril 1871 par Louise MICHEL (1830-1905). Voici les paroles originales.

Amis, il pleut de la mitraille !
En avant tous ! Volons ! Volons !
Le tonnerre de la bataille
Gronde sur nous ! Amis, chantons!
Versailles, Montmartre te salue !
Garde à vous ! Voici les lions !
La mer des révolutions
Vous emportera dans sa crue.

Refrain :
En avant, en avant sous les rouges drapeaux !
Vie ou tombeaux !
Les horizons aujourd'hui sont tous beaux.

Frères nous lèguerons nos mères
A ceux de nous qui survivront.
Sur nous point d'larmes amères !
Tout en mourant chantons.
Ainsi dans la lutte géante,
Montmartre, j'aime tes enfants.
La flamme est dans leurs yeux ardents,
Ils sont à l'aise dans la tourmente.

Refrain.

C'est un brillant levé d'étoiles.
Oui, tout aujourd'hui dit : "Espoir !"
Le 18 Mars gonfle les voiles,
  Ô fleur, dis-lui bien : "Au revoir".

Refrain.

Et voici la version hommage de Michèle BERNARD (1947- ), dans son album "Cantate pour Louise MICHEL" (2004). Les paroles sont différentes, mais respectent l'esprit.



Oui barbare je suis !
Oui j'aime le canon !
La mitraille dans l'air !
Amis, amis, dansons. 


Refrain :
La danse des bombes !
Garde à vous ! Voici les lions !
Le tonnerre de la bataille gronde sur nous !
Amis chantons, amis dansons !
La danse des bombes !
Garde à vous ! Voici les lions !
Le tonnerre de la bataille gronde sur nous !
Amis chantons !

L'âcre odeur de la poudre,
Qui se mêle à l'encens,
Ma voix frappant la voûte
Et l'orgue qui perd ses dents. 


Refrain.
La nuit est écarlate,
Trempez-y vos drapeaux.
Aux enfants de Montmartre, 
La victoire ou le tombeau !
Aux enfants de Montmartre,
La victoire ou le tombeau ! 

Refrain .
Oui barbare  je suis ! (Chœur)
Oui j'aime le canon !
Oui, mon cœur je le jette
  À la révolution !
(Chœur)

3 Avril 1871 : la Grande Sortie

Dans la nuit du 2 au 3 Avril 1871 se tient à l'Hôtel de Ville de Paris un conseil de guerre extraordinaire, visant à organiser une grande sortie pour s'emparer de Versailles. La Garde Nationale Mobile peut alors compter virtuellement sur plus de 100.00 hommes. Aucun plan d'attaque précis n'est arrêté, sinon que l'offensive se fera sur trois axes qui devront faire leur jonction à Versailles. Pour Jules Henri Marius BERGERET (1830-1905), Délégué à la Guerre, l'expédition ne sera qu'une promenade militaire, fusil à l'épaule. En effet, ils n'ignorent pas que les conditions de l'armistice avec l'Allemagne imposent à la France de limiter son armée à 40.000 hommes en Île-de-France, mais pour cela encore faut-il que l'armée française existe encore ! Pour eux, seuls quelques bataillons défendent Versailles. Ce qui était encore vrai une semaine plus tôt. Mais trois jours auparavant, ce sont 12.000 hommes de l'Armée du Sud qui campent à Versailles.

Jules BERGERET

De plus, au même moment, à Versailles, Thiers se fait ovationner par l'Assemblée Nationale en annonçant qu'il est en train de monter "une des plus belles armées que la France ait possédée". Il vient en effet d'obtenir l'accord du Prince-Chancelier Allemand Otto Eduard Leopold von BISMARCK-SCHÖNHAUSEN (1815-1898) de masser plus de 40.000 hommes devant Paris et de réarmer les forts ouest. Mieux : Bismarck libère, en échange du droit d'occuper les forts est de Paris, 60.000 prisonniers de guerre. Au matin du 3 Avril 1871, ce sont 72.000 hommes et plusieurs compagnies d'artillerie de campagne qui forment l'Armée Versaillaise.

Dans la matinée, les Fédérés s'organisent vaguement pour mener l'offensive. Chaque combattant est laissé libre de choisir sa colonne d'attaque et d'élire ses officiers. Assez rapidement tout de même, les trois corps sont constitués :
_I Colonne du Nord/de Droite : 15.000 hommes, leur Général élu est le député Gustave FLOURENS. Comme cette colonne est la plus puissante, Bergeret s'y adjoint comme Général en Chef.

Gustave FLOURENS

_II Colonne de l'Ouest/du Centre : 10.000 hommes dirigés par le député Émile EUDES.

Émile EUDES

_III Colonne du Sud/de Gauche : 3.000 hommes commandés par le député Émile Victor DUVAL.

Émile DUVAL

Total : 23.000 hommes au lieu des 100.000 espérés. Les officiers n'y prêtent guère attention et les "déserteurs" se massent, en uniforme, avec la foule sur les remparts pour assister à l'opération. Pour que tout le monde profite du spectacle, on descend les canons des murailles pour faire de la place. Et certains combattants omettent de passer à l'armurerie pour s'équiper en munitions, tant on leur a ressassé qu'il s'agit d'une promenade militaire. Les officiers sont pour la plupart des civils inexpérimentés, persuadés de trouver au devant d'eux moins de 6.000 soldats.

Cette optimiste expédition s'élance en début d'après-midi.

Début prometteur pour la colonne I. Le hameau de Puteaux, perdu la veille lors de l'offensive versaillaise sur Courbevoie, est repris à quelques dizaines de défenseurs surpris de cette sortie en force. La colonne marque alors un instant d'hésitation, face au drapeau tricolore qui flotte sur la Forteresse du Mont-Valérien. Canons ou pas ? Si ça tourne mal, l'artillerie parisienne ne pourra pas intervenir, et la sortie n'a pas emmené de canons. Finalement, Bergeret décide de se porter directement sur le fort (Ib) tandis que Flourens poursuit avec l'essentiel de la colonne par la route principale en direction de Nanterre (Ia). Personne ne pense à se porter sur Courbevoie, où se trouve deux bataillons versaillais qui observent les Communards, les suivent, et avertissent le Général Joseph VINOY (1800-1880), stationné avec 40.000 hommes à Garenne.
Rapidement, Bergeret se fait tailler en pièces par l'artillerie, récemment réinstallée, du Mont-Valérien. La surprise est profonde chez les Fédérés, qui se débandent et regagnent l'abri des remparts. Bergeret est immédiatement mis aux arrêts. Parallèlement, Flourens emmène vaillamment ses 10.000 hommes, sous le feu des canons, jusqu'à Garenne. Ils tombent face à Vinoy. Surpris, ils n'en restent pas moins soudés et dévient vers Nanterre, jouant sur la vitesse et l'effet de surprise pour s'emparer de Versailles et de l'Assemblée Nationale. Mais Vinoy leur barre la route. Un bref et violent engagement prouve la supériorité des troupes régulières de Versailles, qui n'ont à déplorer que quelques morts et blessés, alors que les Communard laissent 3.000 hommes sur le terrain. Flourens se réfugie à Rueil-Malmaison et s'y fortifie avec les survivants, rapidement encerclé par Vinoy et pilonnés par l'artillerie versaillaise. Au soir, entouré des quelques 4.000 survivants, à bout de munitions, Gustave FLOURENS capitule. Alors même qu'il vient de rendre son arme et de se mettre à disposition de la justice, il est abattu au revolver et sans procès par le Capitaine de Gendarmerie DESMARETS.

Joseph VINOY

Au centre, la colonne II est littéralement stoppée sous les murs du Fort d'Issy, là aussi renforcé de quelques canons. Rageur, Eudes ne compte pas laisser une troupe de 10.000 hommes se faire battre par quelques réguliers. Il rameute ses troupes et lance un assaut aussi héroïque que coûteux sur l'enceinte. Les 600 défenseurs savent que le fort est perdu, par le seul poids du nombre. Ils font sauter les canons et se replient en bon ordre et rejoignent les 5.000 hommes que vient de leur dépêcher Vinoy. La Commune est maîtresse du Fort d'Issy, mais la colonne est ébranlée et a subi de lourdes pertes. L'attaque n'ira pas plus loin.

Au sud, la colonne III est là aussi mise en difficulté par les canons du Forts d'Ivry. Après plusieurs tentatives infructueuses et coûteuses pour s'en emparer, les Communards abandonnent la partie. 1.000 d'entre eux retournent à Paris (IIIb), tandis que Duval entraîne les 1.000 autres survivants vers Versailles dans la soirée (IIIa), lorsque le crépuscule gêne le tir des servants versaillais, pour aller faire sa jonction avec la colonne II. Il tombe à Malakoff sur les forces de Vinoy qui assiègent Issy. Apprenant que Vinoy en personne est en route et vient d'en finir avec Flourens, Duval se replie sur Châtillon et s'y retranche. Il est assiégé vers 23h.

Au soir du 3 Avril 1871, il apparaît déjà que la sortie est un désastre. La colonne principale est quasiment anéantie et n'a réalisé aucun gain de terrain. La seconde colonne, si elle a enregistré un certain succès au Fort d'Issy, a perdu toute capacité offensive. Et les survivants de la vaillante troisième colonne sont encerclés à cinq kilomètres des remparts. La Commune de Paris a déjà perdu près de 10.000 combattants. De plus, les Parisiens prennent conscience que Versailles déploie une véritable armée contre eux, et non pas quelques régiments.

Carte des opérations des 3 et 4 Avril 1871.