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jeudi 31 mars 2011

Se préparerait-il quelque chose ?!

Il faut croire. Bien que je n'ai pas encore vu l'ombre d'une manifestation, il semblerait néanmoins que tout commence à bouger, les 1.800$CAD supplémentaires sur les frais de scolarité, en augmentation sur trois ans, passent vraiment très mal.


Et ça m'amuse de voir les affiches ! D'ici à ce qu'on se retrouve avec un Mai 1968 version québécoise... Quoique ! On en parle pour le mois de Septembre 2011, les Québécois sont vraiment tannés d'un gouvernement qui est aussi populaire qu'en France (aux environs de 20%... d'opinions favorables). Vous remarquerez que John James "Jean" CHAREST (1958- ) a remplacé avantageusement Charles de GAULLE (1890-1970)  sur l'affiche qui, à part ça, n'a pas pris une ride !


Activités manuelles.

Parce qu'il faut bien s'occuper un peu ! Ici, un jeu d'échecs et un damier réalisés avec un enfant de l'association des Grands Frères et Grandes Sœurs de Québec.

Les plateaux sont bêtement des cartons de boîtes de céréales peintes (côté intérieur) à la gouache (je n'ai pas trouvé de peinture noire, et pis le bleu ça fait quand même plus heureux, non ?).

Pour les pièces, de la pâte à modeler auto-durcissante. Des petits carrés pour faire les pions de base. Pour les pièces du jeu d'échecs :
_les tours sont des morceaux assez long, roulés assez large, avec une croix taillée sur un des sommets.
_pour les cavaliers, là... Disons qu'on a eu du mal. On prend un gros bout et on essaye de modeler une tête de cheval. Je ne m'en suis pas (trop) mal sorti !
_pour les fous, une sorte de baguette de pain.
_pour la reine, un trièdre assez large à sa base (idée de l'enfant).
_pour le roi, un corps massif cambré avec plein d'yeux (flemme de s'embêter à faire des grandes pièces ciselées pour différencier roi et reine).
Le tout est de faire à chaque fois un socle assez large pour tenir la pièce en équilibre. La peinture se fait en deux fois (d'abord le haut puis le bas pour les grandes pièces, un côté, puis l'autre pour les pions) afin de ne pas se tacher.


Interlude

Oui, je suis très Gilles VIGNEAULT (1928- ) en ce moment, pis ces chansons collent bien à ce que je ressens en regardant dehors. Nous disions, "Jack MONOLOY" (1962), interprétée en 1996 dans l'émission "Rétro 60's".


31 Mars 1871

La Conseil de la Commune de Paris planche sur un ultimatum à envoyer à Versailles pour faire reconnaître son existence légale.

mercredi 30 mars 2011

30 Mars 1871

La mobilisation générale de la Garde Nationale Mobile est décrétée. Les effectifs de la Garde Nationale défendant Paris augmentent considérablement, tandis que le corps est réorganisé par Arrondissement et non plus par unités. Les hommes de l'armée régulière (88ème Régiment de Ligne et des éléments d'autres régiments) sont répartis au sein de toutes les unités afin de servir d'officiers et d'instructeurs.

Sous les efforts de l'institutrice anarchiste et révolutionnaire Louise MICHEL (1830-1905), des femmes sont également incorporées dans la Garde Nationale Mobile à titre d'"Auxiliaires Civiles". Certaines disposent des moyens financiers pour s'équiper d'un uniforme.

mardi 29 mars 2011

29 Mars 1871

Le Conseil de la Commune de Paris vote son premier décret.


L'armée professionnelle est donc dissoute au profit du peuple en armes : la Garde Nationale Mobile.

S'ensuit l'annulation pure et simple des loyers dus depuis le mois d'Août 1870, et ce tant que les locataires n'auront pas retrouvé d'emploi stable. Dans le même objectif, la vente des objets au Mont de Piété est suspendue jusqu'à nouvel ordre.

lundi 28 mars 2011

28 Mars 1871

Le Comité Central de la Garde Nationale Mobile rend symboliquement le pouvoir politique qu'il s'était arrogé le 19 Mars 1871, et se met au service de la République Française et de la Commune de Paris. Un défilé militaire est organisé pour l'occasion et les armes sont présentés aux députés de la Commune.

Sur l'Hôtel de Ville de Paris, le drapeau rouge côtoie le drapeau tricolore.

dimanche 27 mars 2011

27 Mars 1871

Le Conseil de la Commune de Paris prend possession de l'Hôtel de Ville, les premiers fonctionnaires de la Commune sont nommés aux affaires courantes. Les Maires d'Arrondissement sont confirmés dans leur mandat.

A Versailles, l'Assemblée Nationale vote un mandat d'arrestation envers les députés de la Commune pour haute trahison envers la Troisième République Française.

La Ligue du Midi et les Communes du Sud ont vécu, les armées régulières françaises peuvent désormais remonter vers Paris. Les Allemands prennent leurs quartiers d'occupation au nord de la Loire, en Normandie et en Alsace.

Interlude

Tiens, y'avait longtemps ! Gilles VIGNEAULT (1928- ), "La Danse à Saint-Dilon" (1962), au Festival d’Été du Québec, le 13 Juillet 2010.



Pis comme c'est (très) rapide, voilà les paroles pour (essayer de) suivre un peu.

Samedi soir à Saint-Dilon,
Y avait pas grand-chose à faire,
On s'est dit : « On fait une danse,
On va danser chez Bibi. ».
On s'est trouvé un violon,
Un salon, des partenaires,
Pis là, la soirée commence,
C'était vers sept heures et demie.

Entrez mesdames, entrez messieurs, 
Marianne a sa belle robe et pis Rolande a ses yeux bleus. 
Yvonne a mis ses souliers blancs, 
Son décolleté puis ses beaux gants, 
Ca aime à faire les choses en grand, 
Ca vient d'arriver du couvent. 
Y a aussi Jean-Marie, 
Mon cousin puis mon ami, 
Qui a mis sa belle habit, 
Avec ses petits souliers vernis. 
Le voilà mis, comme on dit, 
Comme un commis-voyageur !

Quand on danse à Saint-Dilon,
C'est pas pour des embrassages,
C'est au réel pis ça va vite,
Il faut pas passer des pas.
Il faut bien suivre le violon,
Si vous voulez pas être sages,
Aussi bien partir tout de suite,
Y a ni temps ni place pour ça !

Tout le monde balance pis tout le monde danse. 
Jeanne danse avec Antoine et pis Jeannette avec Raymond. 
Ti-Paul vient d'arriver,
Avec Thérèse à ses côtés,
Ca va passer la soirée 
À faire semblant de s'amuser.
Mais ça s'ennuie de Jean-Louis,
Son amour et son ami, 
Qu'est parti gagner sa vie, 
D'l'autre bord de l'Île Anticosti, 
L'est parti un beau samedi 
Comme un maudit malfaiteur !

Ont dansé toute la soirée,
Le Brandy puis la Plongeuse,
Et le Corbeau dans la cage,
Pis nous v'là passé minuit.
C'est Charlie qu'a tout calé,
A perdu son amoureuse,
Il s'est fait mettre en pacage
Par moins fin mais plus beau que lui !

Un dernier tour, la chaîne des dames avant de partir, 
A' m'a serré la main plus fort, a' m'a regardé, j'ai perdu le pas. 
Dimanche au soir, après les vêpres, j'irai-t-y bien j'irai-t-y pas ? 
Un petit salut, passez tout droit, 
J'avais jamais viré comme ça ! 
Me voilà tout étourdi, 
Mon amour pis mon ami ! 
C'est ici qu'il s'est mis 
À la tourner comme une toupie. 
Elle a compris pis elle a dit: 
« Les mardis pis les jeudis, 
Ben ça ferait-y ton bonheur ?»

Quand un petit gars de Saint-Dilon
Prend sa course après une fille,
Il la fait virer si vite
Qu'il ne peut plus s'arrêter !
Pour un petit air de violon
A' vendrait toute sa famille !
À penser que samedi en huit
Il peut p't-être la r'inviter !

Pis là ôte ta capine,
Et pis swing la mandoline, 
Et pis ôte ton jupon, 
Et pis swing la Madelon, 
Swing-la fort,
Pis tords-y le corps, 
Et pis fais-y voir que t'es pas mort !

Dominô ! Les femmes ont chaud !

Samedi 26 Mars 2011, Hôtel de Glace

La deuxième session passe trop vite, et je n'ai pas assez de vingt-quatre heures par jour, ni de sept jours par semaine, ni de quatre semaines par mois ! Je dois mener de front :
_les cours.
_les travaux à rendre (d'ailleurs, il faudrait que je commence à rédiger, vu qu'il faut les rendre d'ici deux ou trois semaines...).
_les examens à réviser (j'ai mis la barre vraiment très, très haut en première moitié de session, fait que maintenant j'ai une réputation à défendre).
_les articles sur la Commune de Paris de 1871 (qui me prennent une certaine documentation et un temps certain).
_surveiller le déménagement en France.
_divers problèmes administratifs et financiers en France.
_mon engagement en tant qu'animateur de colonies de vacances cet été.
_la réinscription pour la Maîtrise d'Histoire 2011-2012.
_les bourses d'aide financière.
_la reconduction du bail aux résidences.
_la reconduction de mes permis de séjour et d'étude au Québec.
_préparer mon projet de maîtrise d'Histoire.
_peaufiner un article à envoyer dans une revue d'études sociales et politiques.

Bref, une petite récréation de temps en temps ne fait pas de mal, et c'est justement ce que je me suis offert hier avec deux amis québécois : une sortie à l'Hôtel de Glace. Autrefois à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, le voici cette année à Québec-Charlesbourg, à l'emplacement de l'ancien Parc Zoologique (fermé depuis quelques années suite à une bête affaire, alors que c'était le plus ancien d'Amérique du Nord, mais bon...). Il a ouvert ses portes le Mardi 11 Janvier 2011, pour les fermer aujourd'hui Dimanche 27 Mars 2011. Déjà que j'ai raté le Festi-Lumières du Parc Aquarium de Québec, fi ! J'allais pas rater l'Hôtel de Glace ! Quand même !

C'est donc sans remords que je laissais filer le cortège de la Saint-Patrick sous le Château Frontenac (oui, il y a une importante communauté irlandaise au Québec depuis le XIXème siècle), bien que l'ambiance ait l'air assez festive et bonne enfant. Et je me dirigeais directement vers Charlesbourg, au Terminus du Zoo du Métrobus 801, pour retrouver Anthony (originaire de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, donc un peu jaloux que l'Hôtel de Glace soit rendu à Québec) et Jean-Sébastien (qui en 2* ans d'existence, n'avait jamais visité l'Hôtel de Glace).


C'est vrai que c'est saisissant ! -5°C de température ambiante. Tout en glace, sur un seul étage. Le Grand Hall est particulièrement magnifique avec ses colonnes, son lustre, et son toboggan. Mais l'entrée du Bar de Glace est fine aussi avec ses belles sculptures translucides. Les murs des couloirs sont ornés d'animaux (marins pour la plupart) gravés à même la neige.















Quant aux chambres, elles sont de deux types. Les petites, sans fenêtres ni source de lumière. Et quelques rares suites grandioses. Je retiendrai surtout la Ruche (aux murs gravés d'alvéoles et d'abeilles plus vrai que nature), le Papillon (avec ses piliers de glace tamisant la lumière), la Grenouille (délicieusement verte), le Désert (et ses superbes tableaux de glace représentant la faune des sables), la Sucrerie (et son rouge tamisé qui donne sincèrement envie), la suite Tombé du Ciel (et son décor qui donne envie aussi, mais en plus class', moins sauvage), le Marais (qui dégage un je ne sais quoi d''apaisant). Et en point d'orgue, la vaste Suite n°5, véritable chambre avec salon et spa privé. Et à propos de privé, on ne s'est pas privé pour faire les andouilles sur les literies pour l'objectif !















Et puis, la Chapelle, aux magnifiques colonnes gravées (évoquant la croissance d'un arbre), et à l'Autel de Glace (Bible incluse). C'est là qu'Anthony et moi nous sommes dit "Oui !" sous le regard amusé de l'assistance, et avec la bénédiction du Père Jean-Sébastien.



Et pour terminer, un petit verre au Bar de Glace. Et pour ajouter à l'ambiance glaciale, même le prix des consommations a jeté un froid ! 8$CAD le verre Whisky d'Érable, 17$CAD la flute de Cidre de Glace. Et pis bon, c'est pas des grands verres non plus, ce sont des blocs de glace taillée, avec un doigt creusé dedans pour accueillir le breuvage. Cela dit, c'était excellent. Le Whisky se buvait comme de l'eau sucrée, et le Cidre comme du jus de pomme (ce qui peut être dangereux à terme, de ne pas sentir l'alcool). Je ne sais si c'est dû à la qualité du produit ou au verre de glace... Aux deux sans doute ! En tout cas, ça faisait du bien de reposer nos petites fesses sur de la fourrure (histoire de ne pas rester collé...).


Et pour info, une nuit dans une petite chambre va chercher dans les 400$CAD. Voilà, voilà... En tout cas, c'est superbe à visiter ! Il faut avoir vu ça une fois dans sa vie, franchement ! 

Interlude : les Chants de la Commune

"La Marseillaise de la Commune" (1871), vraisemblablement écrite à la fin du mois de Mars 1871, par une certaine Madame Jules FAURE née de CASTELLANE. La musique est inchangée, et est toujours celle écrite par Claude Joseph ROUGET de Lisle (1760-1836) en 1792.


Français ! Ne soyons plus esclaves !
Sous le drapeau, rallions-nous !
Sous nos pas, brisons les entraves !
89, réveillez-vous !
(bis)
Frappons du dernier anathème
Ceux qui, par un stupide orgueil,
Ont ouvert le sombre cercueil
De nos frères morts sans emblèmes.
Refrain:
Chantons la Liberté !
Défendons la Cité,
Marchons ! Marchons ! Sans souverain,
Le peuple aura du pain.

Depuis vingt ans que tu sommeilles,
Peuple Français, réveille-toi !
L'heure qui sonne à tes oreilles,
C'est l'heure du salut pour toi.
(bis)
Peuple, debout ! Que la victoire
Guide au combat tes fiers guerriers !
Rend à la France ses lauriers,
Son rang et son antique gloire.
(Refrain)

Les voyez-vous, ces mille braves,
Marcher à l'immortalité ?
Le maître a vendu ses esclaves,
Et nous chantons la Liberté.
(bis)
Non, plus de rois, plus de couronnes !
Assez de sang, assez de deuil !
Que l'Oubli, dans son froid linceul,
Enveloppe sceptres et trônes. 

(Refrain)

Plus de sanglots dans les chaumières
Quand le conscrit part du foyer !
Laissez, laissez les pauvres mères
Près de leurs fils s'agenouiller.
(bis)
Progrès ! Que ta vive lumière
Descende sur tous nos enfants !
Que l'Homme soit libre en ses champs.
Que l'impôt ne soit plus barrière. 

(Refrain)

N'exaltez plus vos lois nouvelles,
Le peuple est sourd à vos accents.
Assez de phrases solennelles,
Assez de mots vides de sens !
(bis)
Français ! La plus belle victoire,
C'est la conquête de tes droits.
Ce sont là tes plus beaux exploits,
Que puisse enregistrer l'Histoire. 

(Refrain)

Peuple ! Que l'Honneur soit ton guide,
Que la Justice soit tes lois,
Que l'ouvrier ne soit plus avide
Du manteau qui couvrait nos rois.
(bis)
Que du sien, de la nuit profonde
Où l'enchaînait la Royauté,
Le flambeau de la Liberté
S'élève et brille sur le Monde ! 

(Refrain)

samedi 26 mars 2011

Conseil de la Commune de Paris, 26 Mars 1871

Après une semaine de campagne électorale éclaire, c'est la grande journée de vote dans Paris.
Du fait de l'exode, on compte près de 155.000 abstentions. 230.000 parisiens sont allés voter. Rappelons que les femmes n'ont pas encore le droit de vote, et que la majorité civile était alors fixée à 21 ans. 
Certains élus n'étaient même pas candidats et doivent leur nomination à leur réputation. D'autres... ne sont même pas à Paris !
Officiellement, 92 postes sont à pourvoir (1 pour 20.000 habitants). Officieusement, ce chiffre ne sera jamais atteint, du fait de l'abstention, du manque d'organisation de la campagne, puis des premiers combats et des premières dissensions. L'Assemblée Nationale de la Troisième République Française refuse de reconnaître le Conseil de la Commune de Paris, le jugeant illégal.
I La majorité révolutionnaire.
Elle proclame officiellement et par la légitimité du suffrage universel la naissance de la Commune de Paris. Elle se décide à mettre en place une République Sociale & Fédérale en France.
33 Jacobins radicaux (en référence à la Révolution Française de 1789), qui prônent une centralisation autoritaire des pouvoirs afin de soutenir révolution active et armée envers le gouvernement monarchiste installé à Versailles.
Armand Antoine Jules ARNAULT (1831-1885), Jules Henri Marie BERGERET (1830-1905), Stanislas Xavier POURILLE "Blanchet" (1833-?), Henry Louis CHAMPY (1846-1902), Jean-Baptiste CLÉMENT (1839-1903),  Louis Charles DELESCLUZE (1809-1871), Antoine DEMAY (1822-1884), Baptiste DESCAMPS (1836-1873), Clovis DUPONT (1830-1902), Jean Martial Anthime DUPONT (1841-1890), Jacques Louis DURAND (1817-1871), Gustave FLOURENS (1838-1871), Sixte Casse HENRY "Fortuné" (1822-1882), Charles Ferdinand GAMBON (1820-1887), Charles GÉRARDIN (1843-1921), Jean-François Paschal GROUSSET (1844-1909), Jules Paul JOHANNARD (1843-1892), Charles LEDROIT (1818-?), Alphonse LONCLANS (1836-?), Jules MARETLET (1843-1916), Jules MIOT (1809-1883), Émile OUDET (1826-1909), François Louis PARISEL (1841-1878), Jean Philippe FENOUILLAS (1830-1873), Eugène POTTIER (1816-1887), Ernest PUGET (1836-?), Félix Aimé PYAT (1810-1889), Paul Philémon RASTOUL (1835-1875), Dominique REGÈRE (1816-1893), Auguste SICARD (1839-?), Raoul URBAIN (1837-1902), Pierre VÉSINIER (1826-1909), Auguste VIARD (1836-1892).
Jean-Baptiste CLÉMENT

11 Anarchistes Blanquistes, qui prônent la prise de pouvoir armée par un petit nombre ("Grand Soir"), pour ensuite faire le bien et saborder l'État. Ils voient dans la Commune de Paris l'aboutissement de leur doctrine, et militent pour la libération de leur chef Louis Auguste BLANQUI (1805-1881), emprisonné préventivement et en province par Thiers le 16 Mars 1871...
Jean-Baptiste CHARDON (1839-1900), Émile Victor DUVAL (1840-1871),Émile EUDES (1843-1888), Théophile FERRÉ (1846-1871), Henri MORTIER (1843-1894), Jean-Jacques PILLOT (1808-1877), Eugène PROTOT (1838-1921), Gabriel RANVIER (1828-1879), Raoul RIGAULT (1846-1871), Gustave TRIDON (1841-1871), Alexis Louis TRINQUET (1835-1882).
11 Indépendants ouverts au Socialisme (voire à l'Anarchie) et à la République, partisans d'une action ferme en temps de crise, mais à l'instauration d'une démocratie sociale.
Jules ALLIX (1818-1897), Georges ARNOLD (1837-1912), Alfred-Édouard BILLIORAY (1841-1877), Paul Antoine BRUNEL (1830-1904), Frédéric COURNET (1838-1885), Gustave COURBET (1819-1877), Jean-Baptiste "Hubert" GERESME (1828-1890), François JOURDE (1843-1893), Léo MELLIET (1843-1909), Jules Louis Joseph VALLÈS (1832-1885), Auguste Jean Marie VERMOREL (1841-1871).

Gustave COURBET
Jules VALLÈS

17 Internationalistes membres de l'Association Internationale des Travailleurs (Première Internationale, 1864-1872), prônant la lutte armée contre l'exploiteur bourgeois et un pouvoir centralisé, à l'encontre l'Internationale dont la politique est plutôt de créer une République Sociale.
Charles AMOUROUX (1843-1885), Adolphe ASSI (1841-1886), Augustin AVRIAL (1840-1904), Jules Nicolas André BABICK (1820-1902), Louis Denis CHALAIN (1845-1885), Adolphe CLÉMENCE "ROUSSEL" (1838-1889), Victor CLÉMENT (1824-?), Émile Léopold CLÉMENT (1826-1881), Gustave Paul CLUSERET (1823-1900), Louis Simon DEREURE (1838-1900), Camille LANGEVIN (1843-1913), Gustave LEFRANÇAIS (1826-1901), François Charles OSTYN (1823-1912), Jean-Louis PINDY (1840-1917), Albert THEISZ (1839-1881), Edouard VAILLANT (1840-1915), Augustin VERDURE (1825-1873).
II La minorité modérée.
Elle prône la modération et la négociation avec Versailles pour demander l'avis du peuple français.
9 Radicaux du Parti des Maires. Tentent de négocier la modération et le débat avec Versailles pour éviter une guerre civile. A noter également quelques bourgeois élus dans les Arrondissements huppés de l'ouest parisien (déjà cités), non favorables à la Commune de Paris ni à la République Sociale, mais qui tentent de trouver une sortie politique et démocratique à la crise. La plupart de ses membres sont issus du Comité Central des Maires des Vingt Arrondissements de Paris, qui ne devient alors qu'un parti politique parmi d'autres.
Jules ANDRIEU (1838-1884), Charles Victor BESLAY (1795-1878), Eugène GÉRARDIN (1827-?), Edmond Alfred GOUPY (1838-1919), Charles Félix César LONGUET (1839-1903), Ulysse PARENT (1828-1880), Arthur RANC (1831-1908), Jean-François Eugène ROBINET (1825-1899), Louis Auguste ROGEARD (1820-1896).
5 Internationalistes Proudhoniens. Partisans d'un Socialisme modéré, pacifique et fédéral, suivant les enseignements de Pierre-Joseph PROUDHON (1809-1865).
Arthur ARNOULD (1833-1895), Léo FRÄNKEL (1844-1896), Benoît MALON (1841-1913), Auguste SERAILLIER (1840-1874), Eugène VARLIN (1839-1871).

Benoît MALON

vendredi 25 mars 2011

25 Mars 1871

La campagne électorale dans Paris touche à sa fin, les élections sont prévues pour le lendemain. Elle a été rondement menée et sans véritablement de concurrence, sinon dans les quartiers ouest où des candidats républicains plus bourgeois s'opposent aux candidats socialistes.

Le sud de la France est encore troublé par des révoltes, qui sont bien vite étouffées dans le sang, sinistre présage de ce qui attend Paris.

Versailles annonce d'ores et déjà qu'il ne reconnaîtra pas le gouvernement de la Commune de Paris, illégal et sans légitimité nationale.

jeudi 24 mars 2011

Interlude

Evidemment... Luis Mariano Eusebio GONZALES y GARCIA (1914-1970), "Maman la plus belle du monde" (1957), sur le plateau de "36 Chandelles" de Jean-Marie LEGRAND "Jean NOHAIN" "Jaboune" (1900-1981) en Avril 1958.

24 Mars 1871

Rien de bien nouveau sous le soleil printanier de Paris. Des barricades sont élevées autour des murs d'enceinte, Versailles continue de mobiliser, les Moblots prennent (tardivement) position dans les forts autour de Paris. La campagne électorale bat son plein.

C'est surtout dans le sud de la France que l'agitation est palpable, j'y reviendrai dans le bilan fin mai. Le gouvernement de Thiers empêche autant que possible les communications entre Paris et la province, ce qui empêche les différentes Communes de s'organiser entre elles. Cependant, le ravitaillement arrive quand même à Paris.

mercredi 23 mars 2011

Hommage

Bon, tout le monde est au courant, alors j'y vais aussi de ma petite pierre.

Nous apprenons aujourd'hui le décès de Dame Elizabeth Rosemond "Liz" TAYLOR (1932-2011) à l'âge de 79 ans.


Je mentirais en disant que je suis un inconditionnel du cinéma hollywoodien, mais tout de même ! Elizabeth TAYLOR, c'est Elizabeth TAYLOR ! Une grande actrice, figure emblématique du Grand Hollywood des années 1950 et 1960.


Et je reste encore baba devant sa prestation dans le titanesque "Cleopatra" (1963).


Au-revoir, donc, à cette grande dame, amie intime de la famille du non moins regretté Michael Joe JACKSON (1958-2009), et femme engagée sur le front humanitaire.

Mardi 8 Mars 2011, Journée de la Femme

Bon, ben, oui, quoi ! J'ai laissé passer la date... En même temps, je rappelle que je suis un mâle, j'avais beaucoup de choses à faire et à penser, et c'est bien connu : le cerveau des hommes ne peut ouvrir qu'un seul fichier à la fois !

Mais je me rattrape, en hommage à ces dames (et à mon lectorat féminin) sans qui nous autres messieurs ne serions pas grand chose ! Il est grand temps qu'on apprenne à se servir à notre tour d'une éponge, d'un balai et d'une table à langer. Ah ! C'est sûr que c'est moins class' que de conduire une décapotable... Mais bon, y'a franchement pas de raison (psychique, physique ou autre) qu'hommes et femmes ne soit pas sur un pied d'égalité (avec ou sans talons hauts) en ce bas monde. Aussi, je reprends en coeur Jean TENENBAUM "FERRAT" (1930-2010) : "La femme est l'avenir de l'homme" (1975), que j'ai choisi ici chantée par Thérèse COQUERELLE "Isabelle AUBRET" (1938- ) pour les besoins de la cause !



Courage mesdames ! Si vous n'êtes pas si ma loties en Occident, l'égalité au niveau de la considération et des salaires ne vous est pas encore acquise, ne lâchez rien !

Et j'ai évidemment une pensée pour toutes ces femmes qui n'ont pas du tout le droit de s'exprimer, enfermées (comme ce fut le cas il n'y a pas si longtemps encore en Occident) dans un carcan religieux. Les religions qui ont toujours et depuis la nuit des temps rabaissé les femmes... Et de nos jours, l'Islamisme qui règne en Orient continue de faire ses ravages sur la gente féminine. J'ai bien dit "Islamisme", les extrémistes pseudo-fondamentalistes arriérés, pas "les Musulmans", nuance ! On peut vivre sa religion (quelle quelle soit) sans pour autant rabaisser qui que ce soit. A l'exemple de la République de Turquie qui, de culture musulmane, prône (encore, mais pour combien de temps ?..) la laïcité et où le port du voile est interdit dans les lieux publics. Il serait temps qu'on s'en souvienne en France !

Une pensée donc, pour ces femmes à qui l'on impose tout. Pierre PERRET (1934- ), "La femme grillagée" (2010), du nom de son tout dernier album, ici chantée dans l'émission "Champs Élysée" du Dimanche 13 Novembre 2010 présentée par Michel DRUCKER (1942- ) sur France 2.



23 Mars 1871

L'exode continue dans les quartiers ouest de Paris.

A Versailles, Thiers négocie avec les Allemands pour obtenir la libération des prisonniers de guerre et la démobilisation au front. Ces deux mesures doivent lui permettre de rassembler autour de Paris l'armée française régulière au complet, les prisonniers libérés et les troupes enclavées dans l'est du pays.

Le Comité Central tente, sans succès, de communiquer avec la Ligue du Midi et les comités centraux révolutionnaires qui s'agitent en Provence (Marseille, Lyon), afin de tenter une action concertée. Mais les communications sont coupées, Paris semble de plus en plus assiégée.

A Paris, la campagne électorale en vue des élections du 26 Mars 1871 bat son plein. Les meneurs des mouvements socialistes et ouvriers, ainsi que des républicains radicaux ou modérés ralliés à la Commune plutôt qu'à l'Assemblée monarchiste de Versailles, font campagne.

mardi 22 mars 2011

22 Mars 1871

Les Amis de l'Ordre s'organisent et marchent, avec quelques éléments de la Garde Nationale Mobile non ralliés à la Commune, sur l'Hôtel de Ville de Paris. Parti de l'Opéra Garnier (IIème Arrondissement), le cortège se heurte aux barricades communardes Place Vendôme (Ier Arrondissement). La situation est tendue, et la Comité Central donne l'ordre d'ouvrir le feu en début d'après-midi. Les partisans des Amis de l'Ordre subissent des pertes et refluent en désordre, chargés à la baïonnette par les Moblots.

Dans la nuit, les quartiers huppés de l'ouest de la capitale (Ier, IIème, VIIIème et IXème Arrondissements) se vident de leurs habitants. Cet exode, non entravé, va durer plusieurs jours. On estime à près de 350.000 le nombre de fuyards.

lundi 21 mars 2011

Interlude

Sans rapport avec les articles précédents, mais histoire de rire un peu avec nos amis les chats.

21 Mars 1871

Réveil difficile pour les insurgés et le Comité Central de la Garde Nationale Mobile.

Tout d'abord, dès 7h, les troupes de la Troisième République Françaises, désormais officiellement dénommées "Versaillaises" par la population parisienne, marchent et enlèvent la Forteresse du Mont Valérien, que les Moblots avaient négligé d'occuper ! Les Versaillais mettent en batterie plusieurs pièces d'artillerie dangereusement pointées vers la capitale.

A partir de 10h du matin, ce sont les Amis de l'Ordre qui passent à l'action. Des barricades et des cortèges se forment sur le Boulevard des Italiens (entre le IIème et le IXème Arrondissements), à la Porte Saint-Denis (Xème Arrondissement), Rue Vivienne (IIème Arrondissement) et Place de la Bourse (IIème Arrondissement). L'Hôtel de Ville (dans le IVème Arrondissement) est protégé par les Moblots qui contiennent difficilement ces cortèges contre-révolutionnaires pourtant peu armés. Ordre est donné de ne pas tirer.

Dans l'après-midi, la délégation des Maires d'Arrondissements est de retour de Versailles et présente son rapport devant le Comité Central, qui décrète la rupture diplomatique entre la Commune de Paris et le gouvernement de la Troisième République Française.


Fi !

J'enrage ! C'est vexant ! J'ai bêtement laissé passer la date de fin du Festi-Lumières du Parc Aquarium de Québec. Encore une bonne raison de rester l'an prochain !

Du coup, j'organise une sortie à l'Hôtel de Glace samedi prochain 26 Mars 2011, la veille de sa fermeture ! Il faut en effet en profiter, il est aux portes de Québec cette année. D'ici à ce que l'an prochain il se ramasse à Gaspée, ce serait dommage de le manquer !

dimanche 20 mars 2011

Positionnement sur l'échiquier (coup de gueule)

Bon. Il est temps, au soir du premier tour des élections cantonales, de clarifier ma position politique et mon point de vue. Cela n'entachera en rien l'objectivité de mes prochains articles, mais j'ai des choses à dire, et comme nous sommes (encore) en démocratie, je les dis.

J'ai peur. Terriblement. Non seulement pour les socialistes (car je suis socialiste, ça, vous l'aurez compris), mais pour la démocratie en général. 

Le grand gagnant des élections d'aujourd'hui est l'abstention, avec environ 56% de votes blancs ou de paresseux rivés chez eux et très inquiets de conserver la virginité de leur carte électorale. On a battu le record des élections régionales de 2010 (53,7% d'abstention au premier tour). Merci donc à l'U.M.P. (Union pour un Mouvement Populaire), le parti au pouvoir (qui, en passant, se prend encore une veste avec à peine 16% des suffrages exprimés, bien fait !) pour sa politique désastreuse qui chasse sur les terres de l'extrême-droite depuis cinq ans. Mais voilà, les Français ne sont pas idiots, et ils préfèrent l'original à la copie. Problème, je ne considère pas le Front National comme un franc partisan de la démocratie.

Je m'explique. C'est un parti qui, depuis sa création en 1972, acclame son président Jean-Marie le PEN (1928- ), exception faite du Congrès de Tours en 2011 où sa fille a été élue à sa succession... Qui plus est, par les idées prônées et son discours, ce parti se montre populiste, fasciste même par certains côtés, voire proche du néo-nazisme par ses affinités avec les négationnistes et par les idées et les actes de nombre de ses adhérents.  Ils se disent descendants des Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I.) luttant contre l'invasion étrangère (comprendre : l'immigration), mais tiennent des propos semblables à ceux des grandes heures de l'État Français (1940-1944). Quelques points du programme en guise d'exemple : sortie de l'Union Européenne, abandon de l'€uro et retour au Franc avec valeur étalon égale (rien que ça...), application de la double-peine (peine pour le délit + reconduction à la frontière) pour les immigrés et leurs enfants nés en France (je rappelle que le Droit du Sol s'applique en France), interdiction de la double nationalité, etc... Et c'est ce parti xénophobe (pour ne pas dire raciste), nationaliste à outrance, anti-européen et rétrograde qui frôle aujourd'hui les 15% des suffrages exprimés, et les 20% d'intentions de vote pour les élections présidentielles.  Ca rassure.

Mais les autres partis ont aussi leur part de responsabilité. L'U.M.P. d'abord, j'en ai déjà parlé et je ne m'étendrai pas davantage, sinon pour citer les Préfets limogés parce qu'ils ne reconduisent pas assez de monde à la frontière, les armées de policiers mobilisées pour assurer les déplacements de notre président vénéré, la xénophobie affichée de Brice HORTEFEUX  (1958- ), etc... 

Le Parti Socialiste n'est pas innocent non plus, avec ses incessantes querelles intestines et de personne, qui discréditent totalement l'idéal démocratique en soulignant, si besoin en était, que le poste de Président de la Vème République Française est brigué plus pour le prestige que pour le bien du pays.

France ! Réveille-toi ! Et fais attention ! N'oublie pas que la République porte et tolère en son sein ceux qui cherchent à la détruire. 

Pierre PERRET (1934- ), "La Bête est revenue" (1998), lors d'une apparition télévisée vraisemblablement contemporaine de la sortie de sa chanson, mais que je n'ai pas réussi à reconnaître et à dater. Montez le son.


Mais ce n'est pas seulement le retour du fascisme que je dénigre ici. Au tour du terreau qui l'a fertilisé. Les valeurs républicaines se sont effondrées depuis vingt ans. Laïcité est désormais un mot plus qu'un idéal. Et ces populistes nazillards n'ont pas tout-à-fait tort dans les faits qu'ils mettent en avant. Ils proposent bêtement les mauvaises solutions en simplifiant trop la chose. Bref. 

J'attaque maintenant ceux qui disent ne pas être français alors qu'ils profitent du système (même si souvent il est vrai, leurs conditions de vie ne sont pas enviables dans ces ghettos qu'on appelle pudiquement des cités), et ceux (pas forcément les mêmes) qui disent suivre la loi de Dieu avant la loi des Hommes (et qui s'en vont prier dans les rues et promener leurs femmes en voile intégral).

Issu d'une famille républicaine et laïque, j'avoue ne pas comprendre comment on peut chercher à s'installer dans un pays sans en respecter les lois et, pire, en tentant d'y imposer les siennes. L'immigration, oui mais sous peine de respecter les lois en place, ça s'appelle l'intégration, et c'est toute une communauté qui se retrouve stigmatisée par la faute d'une minorité visible qui refuse ce principe, particulièrement dans le domaine religion. La France ne s'est pas affranchie du pouvoir de l'Église Chrétienne, à qui elle doit pourtant sa culture et ses traditions, pour se retrouver de nouveau dominée par des dogmes religieux un siècle plus tard.

République Française ! Réveille-toi ! D'autres solutions que la haine existent !

Pour ma part, je lutterai de toute la force de mon âme pour mes idéaux, pour la démocratie, la liberté, la laïcité, je combattrai l'ultra-libéralisme financier qui étrangle et exploite le monde, le racisme, l'homophobie, la xénophobie, et l'avènement de ce siècle religieux qu'on nous annonce.

Ouh ! Que j'ai honte...

Après un hommage vibrant à Jean TENENBAUM "FERRAT" (1930-2010) et le début de ma grande épopée sur la Commune de Paris (1871), je ne trouve rien de mieux à faire comme article qu'une description monétaire... Ca devenait nécessaire, je commençais à manquer de monnaie, mais quand même ! Tchort ! Ca va pourrir la veine socialiste de mon blog ! Du coup, je vais faire mon autocritique à la fin de l'article, parce que ça, c'est un coup à se faire rééduquer !

DONC !

Le revers d'1$CAD, représentant le Parlement Fédéral du Canada à Ottawa.


Puis, de haut en bas et de gauche à droite.
_2$CAD en l'honneur du Territoire Canadien du Nunavut, la terre des Inuits.
_1$CAD en l'honneur du centenaire (1910-2010) de l'équipe de Football Canadien des Roughriders du Saskatchewan.
_25çCAD en l'honneur de la Province Canadienne d'Ontario (ça a dû faire plaisir à nos amis québécois, ça...).
_25çCAD pour célébrer les Jeux Olympiques d'Hiver 2010 à Vancouver (Colombie Britannique, Canada), le sport représenté ici est la Descente.


AUTOCRITIQUE
(à ne prendre qu'au premier degré et demi)

Camarades !

Alors même que je venais de rendre hommage au camarade Ferrat, alors même qu'en ma qualité d'historien je rédige une série de soixante-douze billets célébrant les cent-quarante ans de la glorieuse Commune, voilà que mon indigne et sinistre côté bourgeois vénal et capitaliste me rattrape. Je m'accuse, par cet article, d'avoir entaché l'idéal qui émanait de mon blog depuis ces derniers jours. Je reconnais avoir cédé à une malsaine curiosité historienne vis-à-vis de la monnaie. Pire encore ! Cette monnaie, c'est le Dollar, et le Dollar (tout Canadien soit-il), c'est la monnaie phare du capitalisme exploiteur des classes laborieuses !

A ma décharge, je dirai simplement que je suis autant historien que socialiste, et qu'il faut savoir se montrer objectif, mieux connaître son ennemi pour aider à creuser de l'intérieur le tombeau du libéralisme. Par conséquent, si mon cœur de socialiste saigne quand je suis pris en défaut sur de si futiles sujets, il trouve réconfort dans la satisfaction du travail objectif accompli. Et qu'à se mettre des œillères, on finit par passer à côté de plein de choses.

Donc certes, un article sur la monnaie, ça fait tâche au milieu de Jean Ferrat et de la Commune de Paris, mais c'est dans la veine historienne, et vive la numismatique, si ça se trouve des archéologues seront ravis de tomber sur mon blog d'ici mille ans, et je deviendrai célèbre (et là, je m'accuse de privilégier mes intérêts personnels avant ceux du peuple). C'est pas si pire !
...
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Et là, je remets ma carte et je sors sous les sifflets, pas fichu de faire une autocritique honnête... Trop objectif et surtout trop orgueilleux pour ça...

20 Mars 1871

Une délégation composée des maires des vingt arrondissements de Paris se rend, écharpe tricolore en sautoir, à Versailles pour négocier une conciliation et éviter que la situation ne s'envenime. Ils sont reçus à l'Assemblée Nationale par des huées et des insultes de tous les bords. La majorité du Parti Monarchiste arbore ostensiblement l'écharpe blanche, mais les Républicains minoritaires ne sont pas en reste. Parmi eux, Jules Gabriel Claude FAVRE (1809-1880), qui négocie actuellement la paix avec l'Allemagne, insulte personnellement les maires et la ville de Paris.

Les maires s'en retournent vers Paris, la fracture entre Paris et le gouvernement est consommée. Dans le même temps, la séance est ajournée à l'Assemblée Nationale de crainte que les députés n'en viennent aux mains, les Républicains estimant que l'écharpe blanche n'a pas sa place en République.

samedi 19 mars 2011

19 Mars 1871

Le Comité Central de la Garde Nationale prend officiellement le pouvoir à Paris et annonce l'organisation d'élections pour le 26 Mars 1871 afin de former un Conseil de la Commune de Paris. La Commune de Paris est proclamée à l'Hôtel de Ville.

Le Comité Central Républicain des Vingt Arrondissements de Paris est reformé, et se répond également de l'Association Internationale des Travailleurs. Il organise et installe le nouveau pouvoir dans toute la capitale.

Les quartiers ouest et du centre, plus aisés, sont occupés, mais la population (ceux qui n'ont pas fui) s'oppose à la Commune de Paris. La société des Amis de l'Ordre est créée, ne reconnaît pas la Commune de Paris et réclame le retour du gouvernement de la Troisième République Française dans la capitale.

vendredi 18 mars 2011

Interlude : les Chants de la Commune

Voici une chanson qui a vraisemblablement résonné sur la Butte Montmartre le 18 Mars 1871.


"La canaille" (1863), d'Alexis BOUVIER(1836-1892).


Dans la vieille cité française
Existe une race de fer,

Dont l'âme comme une fournaise

A de son feu bronzé la chair.

Tous ses fils naissent sur la paille,

Pour palais ils n'ont qu'un taudis.
C'est la canaille, eh bien j'en suis !

Ce n'est pas le pilier de bagne,
C'est l'honnête homme dont la main
Par la plume ou le marteau gagne
En suant son morceau de pain.
C'est le père enfin qui travaille
Des jours et quelques fois des nuits.
C'est la canaille, eh bien j'en suis !

C'est l'artiste, c'est le bohème

Qui sans souffler, rime, rêveur,

Un sonnet à celle qu'il aime,

Trompant l'estomac par le cœur.

C'est à crédit qu'il fait ripaille

Qu'il loge et qu'il a des habits.
C'est la canaille, eh bien j'en suis !

C'est l'homme à la face terreuse,

Au corps maigre, à l'œil de hibou,

Au bras de fer, à main nerveuse,

Qui sortant d'on ne sait pas où,

Toujours avec esprit vous raille,

Se riant de votre mépris.
C'est la canaille, eh bien j'en suis !

C'est l'enfant que la destinée

Force à rejeter ses haillons,

Quand sonne sa vingtième année,

Pour entrer dans vos bataillons.

Chair à canon de la bataille,

Toujours il succombe sans cri.
C'est la canaille, eh bien j'en suis !

Ils fredonnaient la Marseillaise,

Nos pères les vieux vagabonds,

Attaquant en Quatre-vingt-treize
Les bastilles dont les canons
Défendaient la vieille muraille.

Que d'étrangleurs ont dit depuis :
"C'est la canaille, eh bien j'en suis !"

Les uns travaillent par la plume,

Le front dégarni de cheveux.

Les autres martèlent l'enclume,

Et se saoulent pour être heureux.

Car la misère en sa tenaille

Fait saigner leurs flancs amaigris.
C'est la canaille, eh bien j'en suis !

Enfin c'est une armée immense,

Vêtue en haillons, en sabots,

Mais qu'aujourd'hui la France

Appelle sous ses drapeaux.

On les verra dans la mitraille,

Ils feront dire aux ennemis :
"C'est la canaille, eh bien j'en suis !"